S ELON une étude publiée dans le « Journal of Clinical Oncology », l'interféron alpha-2b, administré après chirurgie d'exérèse, accroît la survie des patients présentant un mélanome dit à haut risque, c'est-à-dire soit ayant une profondeur de plus de 4 mm, soit ayant déjà métastasé aux ganglions.
Cet interféron fait déjà partie de l'arsenal thérapeutique du mélanome, des études ayant montré qu'il accroît la période de survie sans rechute. Mais il fallait confirmer l'impact de ce traitement sur la survie globale.
Tel était l'objet d'une grande étude menée à l'initiative du National Cancer Institute américain, coordonnée par le Pittsburgh Cancer Institute (équipe de John Kirkwood) et conduite par l'ECOG (Eastern Oncology Cooperative Group), qui regroupe 22 institutions académiques et 300 hôpitaux américains.
Interféron alpha-2b ou vaccin
Ce travail, dont l'inclusion a été menée de 1996 à 1999, a consisté à analyser la survie sans rechute et la survie globale chez 880 patients opérés d'un mélanome malin à haut risque. Ces patients ont reçu, de façon randomisée, soit l'interféron alpha-2b, soit un vaccin, le GMK. L'interféron était administré selon la protocole suivant : d'abord sous forme de perfusions intraveineuses, à raison de cinq par semaine pendant quatre semaines, puis sous forme d'injections sous-cutanées à raison de trois par semaine pendant quarante-huit semaines. Le GMK était administré au rythme d'une injection par semaine pendant un mois, puis tous les trois mois pendant deux ans.
Résultat : chez les patients recevant de fortes doses d'interféron alpha-2b, les risques de rechute et de décès étaient réduits de 33 %. En revanche, le GMK n'avait pas d'incidence sur la survie. En raison de la netteté des résultats, l'essai a été interrompu en avril 2000.
Ce travail conduit à la mise en place, par l'équipe de Pittsburgh, de nouveaux essais destinés à étudier l'intérêt de l'interféron alpha-2b dans des formes moins sévères de mélanome, sur des périodes plus courtes, en combinaison avec d'autres agents.
« Journal of Clinical Oncology » , 1er mai 2001.
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