La fable est souvent plus belle que la vie. Avec Le Havre, Aki Kaurismäki opte pour ce type de récit où le poétique fraye avec le réel, le regard sur l’actualité avec une certaine distanciation. Résultat, ce film offre une bouffée d’air dans un cinéma souvent cloisonné, enfermé dans des genres. On n’est pas près d’oublier ce cireur de chaussures qui décide de sauver un jeune enfant clandestin arrivé par cargo. Ce premier acte de solidarité déclenche la mobilisation d’un quartier et le jeu avec les forces de l’ordre. Dans cette partie de cache-cache entre chat et souris, là aussi les frontières s’estompent… Ce refus des étiquettes s’illustre dans les sources dont s’est nourri le film par un hommage à la fois au cinéma français des années 30 où dominait alors le réalisme poétique d’un Marcel Carné et à François Truffaut.
Bref, un film d’art composé par un artisan du cinéma résolu à échapper à toute standardisation industrielle ou à toute injonction esthétique.
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