Ce n'était pas un gai et c'était parfois un méchant. Mais un tendre. Un homme qui regardait le monde avec passion et compassion. C'était un clown qui adorait les planches et, du théâtre à la télévision en passant par la radio, Pierre Desproges tint le haut de la scène pendant de nombreuses années. Et puis un jour, il mourut. Il avait un cancer. Fulgurant. Et peut-être Desproges, il le disait, ne fut-il pas soigné comme il aurait pu l'être.
On ne l'oubliait pas. Il est mort le 18 avril 1988. Juste quinze ans. Il n'avait pas cinquante ans. Michel Didym - quel âge, quarante et quelques ? - rêvait depuis longtemps de faire un spectacle des textes de Pierre Desproges. Hélène Desproges lui a confié des chansons qu'il écrivait, elle a conçu avec Didym le spectacle. Il nous rappelle à l'essentiel : Desproges est un écrivain. Un homme de style. Bref, acerbe, méchant parfois, lucide, lumineux, courageux. Et tendre.
Didym signe un spectacle qui s'amuse des formes du cabaret, du music-hall. Un accordéoniste, Johann Riche, et trois acteurs magnifiques, Clotilde Mollet, Philippe Fretun, Daniel Martin. C'est délié et malicieux, un peu facile du point de vue du mouvement général de la mise en scène avec le déploiement répétitif de « L'Angélus » de Millet et des danses à la Deschamps-Deschiens, mais c'est merveilleusement interprété par trois comédiens qui sont des musiciens et qui chantent. C'est gracieux et drôle. Et puis c'est à la gloire de l'encre sombre et scintillante de Pierre Desproges. Ecrivain.
Théâtre des Abbesses, à 20 h 30 du mardi au samedi et le dimanche à 15 h. Durée : 1 h 40. (01.42.74.22.77). Jusqu'au 10 mai.
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