Dans « Le Monde » daté d'hier, Martine Aubry, ancienne ministre des Affaires sociales, juge « scandaleuse » la décision du gouvernement de baisser le taux de remboursement de 617 médicaments à service médical rendu (SMR) modéré, affirmant que « cette mesure n'a aucune justification en termes de santé publique ». « On est dans une logique financière. Le gouvernement fait des économies sur le dos des malades et il est en train de démanteler la Sécurité sociale », dénonce Martine Aubry.
L'actuelle maire de Lille reproche au ministre de la Santé d'avoir fait passer à un taux de remboursement de 35 % « des médicaments qui n'ont pas d'équivalent dans ceux qui sont remboursés à 65% ». Elle explique aussi que « les personnes qui ont une mutuelle vont voir leur cotisation augmenter et ceux qui n'en ont pas ou qui n'en prendront plus - à cause de son prix - verront leur accès aux soins limité ». Selon l'ancienne ministre du gouvernement Jospin, « protéger le gros risque et abandonner le petit risque, c'est contraire à une politique de santé publique et de prévention » et « c'est aussi totalement inégalitaire ».
Pas touche aux usagers
Martine Aubry se défend d'être à l'origine de la mesure de baisse de taux de remboursement de médicaments prise par le gouvernement pendant le week-end de Pâques ( « une connerie administrative », a reconnu le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, en marge de son voyage en Chine). « Jamais, affirme-t-elle, nous (la gauche plurielle au pouvoir) n'avions envisagé de toucher à la catégorie intermédiaire (SMR faible ou modéré) - qui concerne les médicaments efficaces et utiles en santé publique - à laquelle s'attaque aujourd'hui le gouvernement. Pour ceux-là, nous avions prévu d'harmoniser les prix avec les laboratoires. En aucun cas, les usagers ne devaient être concernés par les mesures. »
Martine Aubry, qui a fait paraître, en octobre 1999, le décret sur lequel s'est appuyé Jean-François Mattei, a sans doute oublié que ce texte permet aux autorités de fixer la participation de l'assuré à « 65 % pour les médicaments principalement destinés au traitement des troubles ou affections sans caractère habituel de gravité, et pour les médicaments dont le SMR (...) n'a pas été classé comme majeur ou important ». Une disposition qui, c'est vrai, n'avait jamais été utilisée jusqu'à présent.
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