De notre envoyée spéciale
A l'occasion de l'inauguration de son nouveau centre de recherche, au nord de Milan, la start-up française Nicox a réuni, chez l'un de ses partenaires, l'université des études de Milan Bicocca, les P-DG et directeurs de sociétés biopharmaceutiques émergentes. Lors de ce symposium, ces scientifiques, qui sont aussi des entrepreneurs, se sont attachés à dégager les conditions de réussite de telles entreprises, satellites des multinationales du médicament et qui assurent une part croissante de la recherche et développement biomédicale internationale.
Créée en 1992 et présidée par Michèle Garufi, Nicox, l'une des quatre start-up françaises cotées au nouveau marché de la Bourse de Paris (l'équivalent du Nasdaq), semble réunir les atouts nécessaires pour réussir dans cet environnement à haut risque : la crédibilité de son équipe scientifique (dont deux prix Nobel), l'étendue de sa propriété intellectuelle (sous forme de brevets), la diversité des molécules testées et le fait que ses produits puissent être commercialisés, à relativement brève échéance, sur des marchés extrêmement larges et très demandeurs d'innovation.
Chaque intervenant a complété la liste des enjeux et impératifs de la biotechnologie : s'attaquer à des pathologies complexes, avoir une approche multidisciplinaire, prendre conscience du continuum de tous les types de recherches, maintenir son excellence dans les technologies de pointe, développer des réseaux forts et savoir séduire et convaincre les investisseurs.
Créé en 1995, présidé par Salvador Moncada, le Wolfson Institute for Biomedical Research (WIBR), situé au sein même de l'University College of London (UCL), offre à ses partenaires une gamme flexible et modulable de services de recherche et est aussi un bio-incubateur d'entreprises. Le maillage serré créé avec l'industrie pharmaceutique, les universitaires, les responsables du National Health Service (NHS) et une myriade d'autres start-up contribue, selon son responsable, au climat d'innovations et au transfert de connaissances qui sont les fondements mêmes de ces structures. Un dispositif juridique astucieux en assure le financement. Le WIBR cible sa recherche sur la plaque athéromateuse, la dégénérescence neurologique, la douleur, la croissance et la différenciation cellulaire.
Douze ans avant la commercialisation
Iain Buchanan, vice-président de Vertex Pharmaceuticals Europe Limited, créé en 1994, a insisté lors de ce symposium sur les fortes contraintes techniques du secteur : la complexité grandissante de la recherche, le rapport productivité/investissement en R & D décroissant, la nécessité absolue de savoir intégrer les progrès de la génomique sur le plan thérapeutique.
Cette société, basée en Angleterre, financée par la société américaine Vertex Pharmaceuticals Incorporated, ayant des bureaux en Allemagne, France et Italie, compte 960 personnes. Spécialisée dans les kinases, caspases et protéases avec des applications thérapeutiques attendues dans la maladie d'Alzheimer, elle ne cesse d'élargir ses partenariats industriels.
Enfin, Cephalon est l'une des treize « biotech » américaines bénéficiaires. Créée en 1993, elle a à son actif douze produits commercialisés. Son P-DG, Frank Baldino, a brossé à grands traits l'évolution du secteur sur les vingt dernières années, des biotechnologies de 1re, 2e et 3e générations à la postgénomique. Les bioproduits thérapeutiques d'aujourd'hui étant les bio-outils des découvertes de demain.
La maturité, synonyme de rentabilité, fait passer la start-up au statut de société biopharmaceutique émergente. Ce stade est atteint, ont souligné les participants, quand un ou plusieurs produits arrivent au stade de la commercialisation, soit environ 500 millions de dollars et de dix à douze ans plus tard ! Un véritable marathon où nerfs et habileté sont mis à rude épreuve pour atteindre la Terre promise !
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