A U terme d'un bras de fer de six mois, le Brésil est parvenu à un accord avec le groupe pharmaceutique suisse Roche qui a accepté une baisse de 40 % du prix du nelfinavir (Viracept), un antirétroviral vendu dans le monde entier pour lutter contre le SIDA. Le prix d'un comprimé de nelfinavir passe ainsi de 1,07 à 0,64 dollar.
Ce médicament est utilisé actuellement par 25 000 patients séropositifs sur les 100 000 soignés dans le cadre du programme gratuit du ministère. Ce qui représente 28 % de ses dépenses publiques pour le SIDA (soit 88,5 millions de dollars sur un an). Grâce à cette réduction, le gouvernement pense économiser 35,4 millions de dollars par an.
Entre 1998 et 2001, le ministère brésilien de la Santé avait déjà obtenu une réduction de 34 % du prix du nelfinavir, mais le laboratoire se refusait cette fois à accorder une nouvelle baisse de prix aux Brésiliens. Il a dû céder devant la menace du Brésil de ne plus respecter le brevet pour le nelfinavir en produisant lui-même le médicament. Selon une loi brésilienne datant de 1997, le Brésil s'est donné le droit de fabriquer ses propres génériques anti-SIDA, à partir du moment où les brevets de médicaments étrangers ne sont pas exploités sur son territoire. Le Brésil produit ainsi sept médicaments pour lutter contre le SIDA. Cette loi a permis, selon Brasilia, de réduire de moitié les décès liés à cette maladie.
Politiquement, l'accord avec le laboratoire Roche apparaît comme une nouvelle victoire des pays en développement dans leur route difficile pour accéder aux traitements. En avril dernier, c'est l'Afrique du Sud qui était sortie vainqueur du bras de fer l'opposant à 39 des plus importants laboratoires pharmaceutiques. Ces derniers avaient retiré la plainte déposée contre l'Afrique du Sud, visant à bloquer la commercialisation à bas prix de médicaments contre le SIDA.
En outre, le 25 juin dernier, jour de l'ouverture à New York de la première conférence de l'ONU sur le SIDA, Washington avait retiré une plainte, déposée en février dernier, contre le Brésil devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Cette plainte était relative à la loi brésilienne sur les brevets. Une loi dont les Etats-Unis voulaient obtenir l'abrogation.
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