Trop, c’est trop, semblent penser les responsables du Leem (Les Entreprises du médicament), le syndicat patronal de l’industrie pharmaceutique. A leur décharge, il faut reconnaître que les industriels du médicament ont déjà beaucoup contribué aux efforts financiers de ces dernières années. Ils se sont en effet engagés à réaliser 2,1 milliards d’euros d’économies sur la période 2005-2007 – objectif déjà réalisé environ aux deux tiers. Or depuis le mois de juin dernier circule notamment un plan d’économie concocté par la Cnam (Caisse nationale d’assurance-maladie), qui propose de faire sur le médicament de nouvelles économies pour 2007 à concurrence de 480 millions d’euros. Le nouveau patron du Leem, Christian Lajoux, est donc bien placé pour dire et redire que la capacité de l’industrie pharmaceutique à faire des économies a ses limites. Car, outre les marges financières nécessaires à l’innovation, ce qui est en cause, selon Christian Lajoux, c’est aussi la viabilité économique des industries du médicament. Le président du Leem rappelle à cet effet que les plans sociaux pourraient bien se multiplier tout au long de cette année. Le Leem va donc être très attentif à ce dossier au cours des prochaines semaines, et surveillera de très près l’élaboration de la prochaine loi de financement de la sécurité sociale (Lfss). A cet égard, l’annonce faite vendredi matin par sanofi-aventis que ses bénéfices pour cette année risquaient d’être nettement moins bons que prévu illustre parfaitement les propos de Christian Lajoux.
Les industriels du médicament sont également sur la brèche du fait de la renégociation de l’accord-cadre qui régit leurs rapports avec l’État et devrait être signé dans les prochaines semaines. Au Leem, on souhaiterait conserver l’esprit du précédent accord, remontant au 13 juin 2003. Mais l’industrie voudrait aussi être d’avantage associée aux accords sur le médicament et la maîtrise médicalisée signés entre les médecins libéraux et la Cnam. Le Leem précise également que la généralisation des TFR (tarif forfaitaire de responsabilité, qui consiste à fixer un taux de remboursement unique pour une classe de médicaments, sur la base du générique le moins cher de la classe thérapeutique, et cela quel que soit le prix du médicament), pourrait devenir un casus belli.Pour l’industrie pharmaceutique, l’automne risque d’être chaud.
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