Election
présidentielle
L'industrie pharmaceutique veut savoir à quelle sauce elle sera accommodée demain. En clair, quel régime lui sera appliqué par le futur président de la République qui sera élu le 5 mai, et surtout par le prochain gouvernement issu des élections législatives de juin. Il n'est pas certain qu'elle soit exactement renseignée et surtout rassurée malgré le débat organisé il y a quelques jours par la revue « Pharmaceutiques » et le Syndicat national de l'industrie pharmaceutique, qui avaient convié des chefs d'entreprise de ce secteur d'activité à venir écouter les responsables santé des principaux partis politiques.
Car si chacun, parmi ces orateurs politiques, s'est réjoui des avancées thérapeutiques obtenues au fil des années grâce au médicament, bien peu se sont engagés, au delà des mots, à donner de nouveaux moyens à l'industrie pharmaceutique pour accroître sa compétitivité. Et si les représentants du Mouvement des citoyens (MDC), le Dr Elie Arié, du Parti communiste, Joëlle Greder, et, dans une moindre mesure, du Parti socialiste, le Dr Claude Pigement, ont lancé quelques piques parfois bien acérées aux industriels présents, accusés de confondre santé, recherche et profits, sans toujours se soucier des dépenses du médicament à la charge de l'assurance-maladie, les mêmes intervenants n'ont guère répondu en revanche aux interrogations de leurs interlocuteurs du jour.
A cet égard, on aura apprécié à sa juste valeur l'habileté de Claude Pigement qui, sans approuver le principe des taxes imposées à l'industrie pharmaceutique, s'est bien gardé de les condamner et de dire qu'elles seraient supprimées en cas de victoire de Lionel Jospin et de la gauche lors des scrutins qui s'annoncent. Il a simplement indiqué qu'il fallait que tout cela soit discuté dans le cadre de l'accord conventionnel qui doit être négocié avant la fin de l'année.
Du côté des partis de la droite, le discours n'est guère plus direct concernant ce sujet. Ainsi, tant pour le Pr Dubernard (RPR) que pour le Dr Jean-Louis Préel (UDF) ou pour Philippe Austruy (Démocratie libérale), c'est le système conventionnel qui doit servir de base à toutes les relations entre l'Etat et l'industrie pharmaceutique. La convention et rien que la convention : à cet égard les baisses de prix, décidées en juillet dernier par Elisabeth Guigou en dehors de tout accord conventionnel, n'ont reçu l'aval d'aucun participant à cette journée. Ce qui pourrait rassurer dans une certaine mesure les industriels du médicament, qui, cependant, renvoient les orateurs dos à dos : « On se souvient », a dit un responsable de la profession, faisant allusion à la contribution Juppé et au plan Guigou. Malgré les promesses faites à l'époque.
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