Côté médicament, la nouveauté la plus attendue pour cette rentrée 2008 réside dans une possible simplification des taxes spécifiques dont s'acquitte l'industrie pharmaceutique, pour un montant annuel d'environ un milliard d'euros.
L'industrie pharmaceutique acquitte ainsi des taxes sur ses dépenses de publicité, une contribution sur son chiffre d'affaires, ainsi que d'autres taxes soit au profit de la Haute Autorité de santé, soit de l'AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé), soit encore de la Sécurité sociale. Au mois de juillet dernier, le sénateur UMP Jean-Jacques Jégou rendait public un rapport sur ce sujet dans lequel il prônait la mise en place de règles fiscales pluriannuelles. Un peu plus tôt, un rapport de la MECSS (mission d'évaluation et de contrôle de la Sécurité sociale) proposait également de rationaliser la fiscalité spécifique du médicament. Mais aux dernières nouvelles, ces préconisations ne seraient pas intégrées au prochain PLFSS, sans doute par manque de temps. Quant aux inquiétudes récurrentes de l'industrie pharmaceutique sur la mise en place de nouvelles taxes ou contributions à l'occasion de chaque PLFSS, il semble cette année qu'elles ne soient pas de mise. Il faut dire que l'industrie a encore été mise à contribution l'année dernière avec la mise en place de nouveaux TFR (tarif forfaitaire de responsabilité) et de nouvelles baisses de prix sur certains médicaments coûteux. Mais cette année, sauf mauvaise surprise de dernière minute, rien de tel ne semble pour l'instant programmé.
En cette rentrée 2008, les industriels du médicament attendent également avec impatience la tenue d'un prochain CSIS (conseil stratégique des industries de santé). Instance présidée par le premier ministre, le CSIS est composé des ministres chargés de la Santé, de l'Industrie et de la Recherche, ainsi que des responsables des principaux laboratoires implantés sur le sol français. Ceux-ci attendent de plus en plus impatiemment cette réunion, promise depuis le début 2008 et sans cesse repoussée.
Enfin, pour l'industrie pharmaceutique européenne, cette rentrée s'inscrit sous le signe de la lutte contre la contrefaçon. Représentant un CA de 45 milliards (soit 10 % du prix de l'ensemble des médicaments vendus chaque année dans le monde), la contrefaçon est un fléau sanitaire dans la mesure où les médicaments contrefaits ne contiennent que rarement les principes actifs du produit copié, quand ils ne sont pas constitués de molécules franchement dangereuses pour la santé humaine. Le point d'orgue de cette année de lutte sera sans conteste le début du test, en Allemagne, d'un système de traçabilité et d'inviolabilité des packaging baptisé Data Matrix.
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