Médicament : la réforme Bertrand recueille le consensus ou presque

Publié le 24/06/2011
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Crédit photo : S. TOUBON/ « LE QUOTIDIEN »

Ainsi le Dr Hélène Frachon, la pneumologue, qui a mis à jour l’affaire Mediator, s’est-elle dite impressionnée « par l’ampleur » des projets dévoilés par le ministre de la Santé. « Quand j’écoute l’énoncé de ces réformes, explique-t-elle, il me semble que ce que j’ai vécu dans mon enquête sur le Médiator, ne pourrait plus se dérouler de cette façon-là. » En tant que praticien, ajoute-t-elle, « j’y vois une amélioration franche, importante de la sécurité ».

Le Dr Gérard Bapt, président socialiste de la commission d’enquête des députés sur le médicament, évoque une « grande réforme désormais sur les rails » et « à la hauteur des enjeux ».

L’Association de consommateurs Que Choisir, qui n’a guère l’habitude de délivrer des compliments, « accueille avec satisfaction les annonces de Xavier Bertrand » et « constate une réelle volonté d’assainissement de l’organisation du médicament ». Seule réserve, le fait qu’il n’y ait « aucune visibilité sur les mesures concrètes », qui pourraient être prises pour réformer « de fond en comble » la visite médicale.

Ce qui n’est pas l’avis, on s’en doute, de l’industrie pharmaceutique, qui, à travers son organisation patronale, le LEEM (Les Entreprises du Médicament), s’inquiète des projets de « refondation de la visite médicale ». Le LEEM « condamne une nouvelle fois les attaques réitérées et injustifiées contre cette activité. Il prend acte de l’annonce d’une concertation par le ministre » mais craint « une réforme qui instaurerait des pratiques spécifiques à la France, incompréhensibles pour les entreprises internationales et négatives pour l’emploi ». En revanche, le LEEM estime que la grande majorité des mesures annoncées va « dans le sens de l’intérêt des patients et de l’amélioration de la sécurité sanitaire ».

Du côté des médecins, le soulagement est perceptible. Ainsi la CSMF estime qu’elle a été entendue, et considère, concernant les prescripteurs, que le pire a été évité, même si certaines mesures « touchant à l’utilisation "hors AMM" de certains produits sont difficiles à appliquer ».

Quant au SML, il accueille favorablement le projet du gouvernement et « prend acte des bonnes intentions du ministre pour remédier aux graves dysfonctionnements récemment constatés dans le fonctionnement du circuit du médicament ». Reste qu’« il attend de connaître l’ensemble des décisions qui seront prises et leurs modalités concrètes de mise en œuvre ».

Bonne réaction également de la Mutualité française qui applaudit à « l’intention des pouvoirs publics de réformer le système du médicament » en reprenant, dit-elle, certaines de ses propositions. Mais « elle regrette que les mesures n’envisagent pas une plus grande mobilisation des professionnels de santé et elle déplore que la dénomination commune internationale (DCI) ne soit pas reconnue plus largement ».

Seul bémol dans ce concert de louanges, le Parti communiste qui estime que ce projet de réforme, « n’est aucunement susceptible d’éviter une autre catastrophe ». Xavier Bertrand, affirme le parti de Pierre Laurent, « avait promis une refonte en profondeur du système français du médicament. Les annonces qu’il vient de faire sont, en fait, d’une pâleur à faire blêmir ! ».

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JACQUES DEGAIN

Source : lequotidiendumedecin.fr