Elisabeth Guigou veut réunir autour de la même table de travail industriels du médicament, caisses d'assurance-maladie et médecins généralistes, afin d'aborder le problème de la prescription et du bon usage du médicament.
La ministre de l'Emploi et de la Solidarité l'a annoncé lors d'une rencontre avec une centaine de patrons de l'industrie pharmaceutique français et étrangers organisée par le mensuel « Pharmaceutiques ».
Pour Elisabeth Guigou, le problème de la prescription est l'un des plus importants pour la santé publique « puisqu'il est la clef du bon usage » du médicament. Parce que, a-t-elle poursuivi à l'adresse des industriels, « vos produits sont de plus en plus performants, il nous faut travailler davantage que par le passé avec les prescripteurs sur cette question ». D'où la réunion décidée entre les divers partenaires concernés.
Mais pour les industriels, sensibles, certes, à ce problème, il y a aussi d'autres préoccupations : les baisses de prix décidées cet été par le gouvernement, la forte augmentation de la taxe sur la promotion, les difficultés qu'ils rencontrent, disent-ils, pour mettre sur le marché en France leurs innovations, à des prix correspondant à leur qualité.
Autant de problèmes que la ministre n'a pas éludés. « Je souhaite, a-t-elle dit, une industrie pharmaceutique forte sur le territoire français, c'est-à-dire qui cherche, qui trouve, qui produise et qui améliore la santé de nos concitoyens. Toutefois (...) vous devez comprendre et accepter le principe de la régulation » des dépenses pharmaceutiques.
En clair, des baisses de prix s'imposaient, alors même que les dépenses de médicaments « ont augmenté de 11 % en 2000 ». Il fallait donc « réagir pour modérer cette croissance ». Certes, la régulation des dépenses ne peut reposer sur un seul « instrument comme le prix, mais elle ne peut pas, non plus, se priver d'agir sur la valeur de vos produits », a souligné la ministre.
Elisabeth Guigou a mis l'accent sur la nécessité « d'améliorer l'efficacité du système d'évaluation du médicament » et, à cet égard, elle a annoncé qu'elle allait « renforcer les moyens et l'efficacité de la commission de la transparence » chargée de conduire la politique d'évaluation des médicaments, selon le critère du « service médical rendu » (SMR).
Elisabeth Guigou a enfin déploré, une nouvelle fois, le faible impact des génériques. « Nous assistons à un décollage progressif de ce marché, mais cela reste très insuffisant », a-t-elle regretté, en mettant beaucoup d'espoir dans la mise en place de la prescription en DCI, prévue par le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2002.
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