La santé et la protection sociale représentent non seulement un enjeu national mais aussi européen, et international.
C'est pourquoi, comme en ont témoigné différents ortateurs, lors de la quatrième Journée d'économie de la santé organisée par le Laboratoire GlaxoSmithKline, il importe de poser le problème au moins au niveau de l'Union européenne. Dans ce sens, des études menées dans les différents pays peuvent se révéler intéressantes car elles aboutiront à une évaluation médico-économique européenne.
Certes, en France, l'évaluation d'un médicament se poursuit au-delà de sa mise sur le marché, car le payeur, c'est-à-dire l'assurance-maladie, veut connaître les conditions d'utilisation des médicaments, ainsi que l'évaluation du service médical rendu, faite en condition réelle de prescription. Néanmoins, le rôle de l'analyse économique reste encore réduit. Cette évaluation tend à ralentir la pénétration d'un produit sur le marché, rendant la période post-AMM relativement longue.
A l'inverse, aux Etats-Unis, cette pénétration est d'abord très rapide, puis elle chute du fait de la concurrence avec les génériques.
Ce problème de l'étape post-AMM pose la question de l'intérêt d'une évaluation européenne. Dans le cadre d'une Europe élargie, s'il est intéressant d'utiliser des pratiques communes, d'échanger les informations, d'élaborer des programmes de pharmaco-économie, le projet peut paraître trop ambitieux et risqué. En effet, ces études doivent être reconnues par les patients et avoir des standards d'évaluation comparable. Pour Pierre-Jean Lancry, responsable de la CNAM, l'intérêt des études transnationales n'est pas sûr : « De nombreuses difficultés sont encore devant nous ; cette tâche complexe nécessite l'utilisation d'éléments économiques pour améliorer le processus de décision », a-t-il dit lors de cette journée.
Face à la difficulté de fixer un prix européen, il n'est pas aisé de comparer des coûts qui, en réalité, sont très différents d'un pays à l'autre.
Pour Claude Le Pen, économiste de la santé, il serait souhaitable de créer un prix et un remboursement européen. Mais le chemin à parcourir est encore long et les priorités doivent être abordées dans l'ordre. Il importe, pour y arriver, de créer des institutions, d'importer des convictions de manière « souple ». Les « politiques de médicaments et de santé en Europe ne sont pas identiques, mais convergentes », a-t-il conclu.
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