Pourquoi des médecins qui continuent par exemple à pratiquer le tennis ou le golf n'osent-ils plus, l'âge venant, afficher leur passion pour le rock ? C'est la question que pose le Dr Thierry Brunet, qui aspire à réunir les médecins aimant jouer du rock. Peut-être, répond-il, parce que, « malgré l'évolution des mentalités dans la société, le rock garde depuis les déhanchements d'Elvis son caractère rebelle et son odeur de révolte. Et c'est tant mieux ! », ajoute-t-il .
Cela fait trente ans que le « pneumologue rocker », ainsi qu'il se définit lui-même (il a un cabinet de pneumologie-allergologie aux Sables-d'Olonne), tente de concilier la musique et la médecine. Ses débuts dans un orchestre datent du secondaire, avant 1968, et pendant ses études il a dû abandonner le rock quelques années, « la mort dans l'âme, pour cause d'internat ». Une fois nommé, il fonde avec d'autres internes un orchestre qui connaît son heure de gloire en faisant la première partie de Little Bob Story. Il joue régulièrement en Bretagne puis, ayant « émigré » en Vendée, crée une première formation, les Quarantaines rugissantes, à participation médicale minoritaire, avant de se consacrer à une formation « entièrement médicalisée», les Toubibs hors notes. Cinq spécialistes (anesthésie, stomatologie, médecine d'urgence, gériatrie et pneumologie), hospitaliers et libéraux : « On ne peut pas leur reprocher de ne pas être dans le coup pour leur travail en réseau », ironise le pneumologue, qui a aussi réalisé deux CD de compositions originales.
Santiags et lunettes noires
Le Dr Brunet sait qu'il y a de nombreux médecins rockers, mais qui sont souvent isolés. « Notre profession nous handicape parfois pour nous montrer avec santiags et lunettes noires, la gibson en bandoulière... », commente-t-il. D'où l'idée de réunir les médecins pratiquant le rock, « avant tout pour leur permettre de passer de bons moments entre passionnés et peut-être pour aider à démontrer que "Docteur, vous jouez du ZZ Top à la guitare" est aussi naturel que "Docteur, vous jouez du violon" ».
Le moyen ? Une association type loi 1901 appelée France Medical Rock. Le grand moment serait un rassemblement annuel de plusieurs jours avec chaque soir un concours des différentes formations sur scène (avec un jury présidé par une star du rock, pourquoi pas ?) et, dans la journée, master-class, expositions, vente de matériels, échange de supports audios réalisés par les participants, bourse aux collectionneurs (affiches, disques, habits, voire motos), voire un concours de danse rock. En dehors de ce point fort : annonces des projets locaux, concerts, réalisations de CD, recherche de musiciens pour compléter les formations, achats groupés de matériel... des échanges facilités par la création d'un site Internet. Et des actions ponctuelles, du type voyage à thème (les Etats-Unis sur les traces d'Elvis, comme il se doit) ou week-end pour un concert exceptionnel, ne sont pas exclues. Toutes les suggestions seront les bienvenues.
Pour avoir rencontré nombre de ses confrères rockers, Thierry Brunet sait que son idée est bien accueillie. Dans un premier temps, il réunit les coordonnées des médecins intéressés*. Et, au printemps, il espère bien qu'une première rencontre pourra avoir lieu.
* E-mail francemedicalrock@yahoo.fr, tél. 06.76.28.63.97.
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