LES MÉDECINS LIBÉRAUX ont plutôt bien reçu les décisions du gouvernement mais la réforme laisse des questions sans réponse. À la CSMF, le ton est donné par Michel Chassang : « le pire a été évité pour les prescripteurs ». Le patron de la CSMF, qui redoutait l’interdiction de la prescription hors AMM est soulagé, d’autant que la Confédération redoutait aussi une « recertification hospitalo-universitaire des médecins libéraux ». Au SML, on « accueille favorablement…les bonnes intentions ». Mais le Dr Christian Jeambrun, « échaudé par le principe consistant à créer une agence nationale publique à chaque événement indésirable dans le domaine de la santé », reste vigilant. Le patron du SML juge que le ministre « a pris la bonne décision » en encadrant la visite médicale. À MG-France, le Dr Claude Leicher se dit « plutôt favorable » à l’esprit de la réforme. Mais le patron du syndicat de généralistes se demande quelles seront les répercussions sur les négociations conventionnelles, notamment en matière de formation continue. A cet égard, il demande à Xavier Bertrand de « faire revenir le DPC dans le giron de la convention ».
À la FMF, le Dr Jean-Paul Hamon est peu enthousiaste. « Il faut une politique courageuse du médicament ». Ce leader aurait aimé que le gouvernement donne à l’assurance-maladie les moyens de réguler le prix du médicament afin de « moraliser l’ensemble de la filière ».
Du côté hospitalier, le Dr Rachel Bocher (INPH) reproche à Xavier Bertrand d’avoir « noyé le poisson » sur la VM : « la visite médicale collective, à l’hôpital, ça se fait déjà », assure-t-elle. Elle s’interroge sur le financement du DPC. « Quelle somme va payer l’industrie, et à qui va-t-elle la verser ? », demande-t-elle, redoutant que ce projet soit une « opération de communication ».
À la Mutualité Française, le président Étienne Caniard se réjouit que plusieurs propositions de la FNMF aient été reprises dans la réforme, notamment sur les AMM et l’information indépendante. Mais il regrette que les mesures n’envisagent pas « une plus grande mobilisation des professionnels de santé, notamment par l’ouverture des politiques conventionnelles à la santé publique ».
Au LEEM enfin (Les Entreprises du Médicament), le président Christian Lajoux juge que « la grande majorité des mesures annoncées va dans le sens de l’intérêt des patients et de l’amélioration de la sécurité sanitaire ». Mais la création d’une taxe sur le DPC lui semble relever de « préoccupations opportunistes ». Et sur la visite médicale, le LEEM s’inquiète de l’éventuel déploiement d’une réformequi « instaurerait des pratiques spécifiques à la France, incompréhensibles pour les entreprises internationales et négatives pour l’emploi ».
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