COMME EN 1997 ET EN 2002, de nombreux médecins (ils étaient largement plus de deux cents lors de ces deux précédents scrutins) brigueront les suffrages des électeurs, lors des élections législatives qui se dérouleront les 10 et 17 juin.
Même si les partis politiques n'ont pas tous encore rendu leurs arbitrages (le Parti socialiste et le Mouvement démocrate, la nouvelle formation lancée par François Bayrou, devaient le faire le week-end dernier, tandis que, du côté de l'UMP, il reste encore quelques incertitudes), il est évident que des médecins seront présents dans toutes les principales formations. Le parti de Nicolas Sarkozy est sans doute celui qui rassemblera le plus de médecins candidats. Les trois députés-médecins UDF renforceront d'ailleurs le rang de ces candidats UMP, puisque aucun d'entre eux n'a choisi de rester aux côtés de François Bayrou. Cependant, son parti devrait présenter de nombreux médecins lors des deux scrutins.
On retrouvera moins de médecins dans les rangs socialistes. Il n'empêche que les sept sortants (voir encadré) devraient se présenter de nouveau devant leurs électeurs, avec de réelles chances de succès pour la plupart d'entre eux, car ils sont fort bien implantés.
Du coté des Verts, une quinzaine de médecins devraient solliciter les suffrages des électeurs. Quelques médecins aussi se présenteront avec l'étiquette Front national.
Les scrutins donneront lieu à quelques affrontements très intéressants entre médecins. Ce sera notamment le cas à Paris, où le Dr Véronique Vasseur, qui a obtenu de forts succès de librairie en racontant son expérience de médecin des prisons (« Médecin-chef à l'hôpital de la Santé ») et en dénonçant la politique hospitalière (« L'hôpital en danger »), ira, avec l'investiture de l'UMP, défier le député socialiste sortant, le Dr Serge Blisko, qui lui-même avait battu, lors des précédents scrutins, l'un des protégés de Jacques Chirac, l'ancien ministre Jacques Toubon. Le face-à-face vaudra le déplacement.
Autre duel qui ne devrait pas manquer de panache : celui qui verra s'opposer, à Lyon, deux grands noms de la médecine : les Pr Jean-Michel Dubernard, pour l'UMP, et le Pr Jean-Louis Touraine, pour le Parti socialiste. Un duel qui pourrait être arbitré par un troisième homme, Azouz Begag, candidat soutenu par le Mouvement démocrate et qui a fustigé la politique de Nicolas Sarkozy dans son ouvrage à succès, « Un mouton dans la baignoire ». En filigrane de ce scrutin dans une circonscription lyonnaise qui a évolué ces dernières années, l'élection municipale de l'année prochaine, qui s'annonce serrée et qui pourrait bien dépendre, selon les observateurs de la cité, du résultat des arrondissements concernés.
A l'autre bout de la France, ou presque, on suivra avec attention le défi que lance à l'un des ministres les plus emblématiques du dernier gouvernement, Jean-Louis Borloo, un praticien hospitalier de Valenciennes, le Dr Jean-Luc Chagnon, soutenu par le Parti socialiste.
Un certitude en tout cas : les médecins seront bien présents dans l'hémicycle au cours de la prochaine législature. Combien seront-ils ? Attendons le verdict des urnes. Dans l'assemblée sortante, avec 42 députés (dont trois suppléants de ministres), les médecins représentaient 7,27 % des élus. Ce qui n'est pas négligeable. Ils étaient certes moins nombreux que les enseignants (qui étaient soixante-douze, y compris les professeurs de facultés), mais plus nombreux que les avocats, les chefs d'entreprise ou les hauts fonctionnaires.
42 sortants
Trente et un médecins UMP (dont trois suppléants de ministres), sept PS, trois UDF et un PC siégaient dans la dernière Assemblée nationale. Les voici par ordre alphabétique.
Bernard Accoyer (UMP) ; Bertho Audifax (UMP) ; Jean-Paul Bacquet (PS) ; Gérard Bapt (PS) ; Jean Bardet (UMP) ; Joël Beaugendre (UMP) ; Jean-Claude Beaulieu (UMP, suppléant de Dominique Bussereau, nommé au gouvernement en 2002) ; Jean-Louis Bernard (UMP) ; Serge Blisko (PS) ; Christian Cabal (UMP) ; Antoine Carré (UMP-) ; Jean-Michel Couve (UMP) ; Paul-Henri Cugnenc (UMP) ; Bernard Debré (apparenté UMP) ; Jean-Marie Demange (UMP) ; Jacques Domergue (UMP) ; Jean-Pierre Door (UMP) ; Jean-Michel Dubernard (UMP) ; Pierre-Louis Fagniez (UMP, suppléant de Henri Pagnol, nommé au gouvernement en 2002) ; Jacqueline Fraysse (PC ) ; Jean-Jacques Gaultier (UMP) ; Catherine Génisson (PS ) ; Jean Grenet (UMP) ; Pierre Hellier (UMP) ; Denis Jacquat (UMP) ; Olivier Jardé (UDF) ; Claude Leteurtre (UDF) ; Marc Laffineur (UMP) ; Jacques Le Guen (UMP) ; Jean-Marie Le Guen (PS) ; Jean-Claude Lemoine (UMP) ; Jean Leonetti (UMP) ; Alain Marty (UMP) ; Pascal Ménage (UMP, suppléant de Renaud Donnadieu de Vabres nommé au gouvernement en 2004) ; Christian Ménard (UMP) ; Hélène Mignon (PS ) ; Pierre Morange (UMP) ; Jean-Luc Préel (UDF) ; Simon Renucci (apparenté PS) ; Jean-Marie Rolland (UMP) ; Serge Roques (UMP) ; Philippe Vitel (UMP).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature