La clinique de Saint-Priest (69) en péril

Médecins et politiques se mobilisent

Publié le 27/06/2004
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POUR UNE FOIS, la décision ne provenait pas de l'Agence régionale de l'hospitalisation (ARH), laquelle serait plutôt favorable au maintien d'un établissement de soins hospitaliers à Saint-Priest. C'est au mois de décembre dernier que le groupe Hôpitaux privés de Lyon (HPL), holding des cliniques Pasteur et Monplaisir (Lyon 8e), annonçait le futur regroupement de ces deux structures pour créer, dès 2007, un établissement unique de 200 lits, centré sur l'obstétrique, la néonatologie et la chirurgie-gynécologique.
A cette époque, le groupe HPL envisageait d'implanter la nouvelle structure soit sur le site technologique de Champ-du-Pont à Saint-Priest, soit dans le 8e arrondissement de Lyon. Aujourd'hui, le choix du groupe HPL va vers ce second site. Trois grandes raisons sont avancées par le P-DG, Jean-Loup Durousset : « Nous avons d'abord pris en compte le schéma régional d'organisation sanitaire qui se définit plus en termes de bassin de population que de secteur sanitaire. » Or, dans ce cadre, l'ARH réunit désormais les arrondissements de Lyon et les principales communes de l'Est lyonnais, dont Saint-Priest.

Sécurité contre proximité.
Vient ensuite l'argument de la sécurité : le site de Lyon offre des occasions de coopération sanitaires avec l'hôpital Edouard-Herriot et le centre Léon-Bérard, situés dans le même périmètre. Enfin, le dernier point, et non des moindres, relève du souci de gestion : « Il faut que j'assure le remplissage de la structure, tout de suite », explique-t-il. Or, le site lyonnais paraît mieux desservi par les transports en commun et plus proche de ses patients. « Sur Saint-Priest, j'aurais plus de risques d'exploitation », estime Jean-Loup Durousset. Peu sensibles aux arguments avancés, les San-Priots souhaitent, de leur côté, maintenir une clinique de proximité. A ce jour, près de 10 000 pétitions, plaidant pour son maintien, ont été signées à l'appel du député-maire de Saint-Priest, du conseiller général et d'un collectif qui regroupe notamment l'Association des médecins généralistes de la commune et les praticiens de la clinique en question.
Une centaine de personnes ont manifesté, le 13 mai dernier, toujours à l'appel de ce collectif. En dépit de cette mobilisation et des propositions attrayantes formulées par la mairie de Saint-Priest, le groupe HPL semble vouloir maintenir son projet initial. En revanche, il promet d'aménager sur cette commune une nouvelle structure sanitaire qui regroupera des lits de médecine, des soins de suite et un service d'accueil d'urgence.

> DE NOTRE CORRESPONDANTE CAROLINE FAESCH

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7569