Médecins et personnels unis dans la grève

Publié le 21/01/2004
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L'HOPITAL PUBLIC est en grève aujourd'hui. L'objectif de ce mouvement est double : obtenir le retrait du plan du gouvernement Hôpital 2007, accusé de ne « pas apporter de réponse aux problèmes de l'hôpital 2004 », et exiger l'ouverture de négociations sur les questions de recrutement et de financement dans l'hôpital public. A l'origine de cet appel, on retrouve le front intersyndical unitaire constitué en décembre dernier, qui réunit syndicats médicaux (CHG, CMH, Inph) et organisations de personnel (CGT, FO, SUD, Cftc). Ceux-là mêmes qui ont refusé de signer le relevé de conclusions sur la réforme de l'organisation interne des établissements hospitaliers publics présenté par le ministre de la Santé - exception faite de la CMH, qui appelle à la grève, bien qu'elle ait signé, avec le Snam, le texte le 15 janvier.
Avant-hier, Jean-François Mattei a tenu deux nouvelles séances de signature. Le matin, la FHF (Fédération hospitalière de France) et la Conférence des directeurs de CHU et les Conférences des présidents de CME, de CHG et de CHU ont paraphé le document ; Angel Piquemal, qui préside la Conférence des directeurs de CH, s'y est, en revanche, opposé. Le Dr Pierre Faraggi, à la tête de la CHG, voit là un « geste fort » : « La réforme doit être managée par les directeurs. Le fait que certains s'y opposent montre bien qu'elle n'est pas acceptable en l'état », dit-il. L'après-midi, c'était au tour des organisations syndicales de personnel hospitalier de prendre position sur le relevé de conclusions : la Cfdt, la CGC, l'Unsa et le Snch, le syndicat des cadres, ont signé. La CGT, FO, SUD et la Cftc, non signataires, ont reproché au gouvernement de « chercher des signatures alibis pour donner l'impression d'une adhésion large, y compris d'organismes émanant des couloirs du ministère (FHF, certaines conférences, etc.) ».

Une manifestation parisienne.

Nadine Prigent, de la CGT, parle d'une signature « non représentative de la profession » : « Les quatre syndicats de personnel signataires n'ont fait que 30 % aux dernières élections (à la fin de 2003, Ndlr)  ; quant aux deux syndicats de médecins, ils ne représentent pas grand-chose », affirme-t-elle. Le Dr Patrick Pelloux, qui préside l'Amuhf (association des urgentistes), dénonce le mépris du gouvernement face aux grandes centrales (qui n'ont pas été consultées sur la gouvernance depuis la mi-décembre), et espère que les agents seront nombreux à manifester à côté des médecins aujourd'hui pour réclamer le retrait d'Hôpital 2007 et du projet de réforme sur la gouvernance, qu'il accuse de conduire tout droit « à la privatisation de l'hôpital public ».
Toute une kyrielle d'initiatives sont prévues dans les départements et les régions : rassemblements dans les grandes villes, assemblées générales, manifestations devant les ARH et les préfectures, etc. A Paris, une manifestation régionale partira à 10 h 30 de Montparnasse en direction du ministère de la Santé, en présence des responsables syndicaux non signataires. A l'issue, « le bilan sera tiré de cette première journée nationale d'actions et on envisagera la suite à donner au mouvement », explique Luc Delrue, pour qui les assignations de médecins et de personnel par leur directeur, massives, montrent bien que l'hôpital, à bout de souffle, a besoin de moyens supplémentaires.

> DELPHINE CHARDON

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7461