Santé, protection sociale : les dossiers qui attendent le gouvernement

Médecins et personnels sur le qui-vive

Publié le 02/09/2001
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HOPITAL

A VEC son passage aux 35 heures en ligne de mire, (voir page 3), l'hôpital n'a pas vraiment le temps de se préoccuper d'autres dossiers. Combien d'emplois exactement seront créés dès 2002 pour accompagner la réduction du temps de travail (RTT) et à quel prix ? Quelles seront les nouvelles conditions du travail réduit ? Comment, surtout, va-t-on travailler moins quand le personnel manque ? Sur ce seul terrain, les questions à résoudre avant l'hiver sont pléthore. Et chacune peut suffire à mettre l'hôpital public dans la rue. Au niveau national comme au niveau local - dans chaque établissement, puisque c'est au cas par cas que les accords seront affinés à la fin de l'automne.

Malgré cela, le secteur ne pourra pas faire l'impasse sur la préparation et la défense de sa dotation 2002 au sein du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS, discuté en octobre). Aux yeux des hospitaliers, ce budget devra augmenter d'au moins 3,85 % par rapport à l'année en cours, hors effets de la réduction du temps de travail (RTT). Un taux de + 3,85 %, c'est un demi-point de plus qu'en 2001. La pilule sera d'autant plus difficile à faire passer chez les pouvoirs publics qu'ils auront signé une note forcément salée pour la première phase des travaux des 35 heures.
Chaque année un peu périlleux, l'exercice de la fixation du budget de l'hôpital pourrait se révéler particulièrement difficile cet automne pour le gouvernement. Quelques grands noms de la médecine hospitalo-universitaire parisienne seraient en effet sur le point de monter publiquement au créneau pour dénoncer l'insuffisance des moyens alloués à l'institution.
Les urgences, enfin, pourraient bien une nouvelle fois désorganiser le fonctionnement hospitalier. Même si le ministre délégué à la Santé, Bernard Kouchner, leur a promis pendant l'été de créer la spécialité de médecine d'urgence, les praticiens urgentistes sont plus que jamais mécontents des conditions dans lesquelles ils accueillent leurs malades. L'AMUHF (Association des médecins urgentistes hospitaliers de France), que pourrait rejoindre le SUH (Syndicat des urgences hospitalières), réfléchit à l'organisation d'une grève dure, dès l'automne, sur le principe de l'ouverture d'un service d'urgence sur deux.

Karine PIGANEAU

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6958