Le tour de force remarqué des gendarmes (ils ont obtenu gain de cause sur la quasi-totalité de leurs revendications) risque fort de donner des ailes aux différentes catégories de médecins généralistes, internes et attachés vacataires, qui manifestent leur mécontentement depuis plusieurs semaines, sans grand succès pour l'instant.
Les généralistes espèrent faire plier le gouvernement à l'approche de la période des fêtes de fin d'année et obtenir une revalorisation substantielle de leurs honoraires. Ils ont étendu leur mouvement de grève des gardes de nuit (commencé le 15 novembre) aux gardes du week-end et des jours fériés, ce qui ne manque pas de perturber certains centres 15 dont l'activité a fortement augmenté depuis trois semaines. Alors que des réquisitions de généralistes ont été prononcées dans une soixantaine de départements, les deux syndicats (UNOF et SML), qui appellent à la grève, promettent de « durcir » encore le mouvement, ignorant la trêve des confiseurs.
La bâton ou le chéquier
Médecins vacataires au statut précaire, les attachés des hôpitaux sont en grève depuis un mois exactement, ce qui est assez rare pour mériter d'être souligné.
Ces « intermittents » de la santé, comme ils se qualifient parfois eux-mêmes, réclament un statut durable qui passe par la titularisation et un vrai contrat de travail. En attendant, ils demandent au moins une revalorisation de leur vacation.
Les attachés auront demain un nouveau contact au ministère de la Santé, mais ils ne se contenteront sans doute pas d'un groupe de travail. Quant aux internes et résidents, ils ont entamé leur quatrième semaine de grève des gardes pour obtenir la reconnaissance du statut de médecin hospitalier qui permettra notamment l'application immédiate d'un repos de sécurité. Dans de nombreux CHU, des journées de grève totale des soins sont prévues cette semaine ; mot d'ordre qui ne peut laisser aucun gouvernement indifférent.
La grogne des blouses blanches sera-t-elle payante ? A l'approche de la présidentielle, le gouvernement Jospin hésite entre deux options : continuer à puiser dans sa hotte apparemment sans fond pour satisfaire à chéquier ouvert les Français qui descendent dans la rue, ou, au contraire, mettre le « holà » pour éviter la contagion générale. Pour les mécontents qui défilent par milliers, l'objectif est de ne pas être les premiers... à ne pas être servis.
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