« ON EST AU PIED du mur, on ne tiendra pas des mois et des mois. Si à la fin de l’année nous n’avons aucune mesure pour maintenir le maillage, il y aura des départs », avertit Jocelyne Buruchian, kinésithérapeute, présidente de l’Association des professionnels de santé de Stains. « Nous nous engageons à rester, car nous voulons rester, si on assure notre sécurité », renchérit Joselyne Rousseau, médecin généraliste et présidente de l’Association des professionnels de santé de Pierrefitte-sur-Seine. Médecins, infirmiers, et pharmaciens ont joué la carte de la franchise devant Xavier Bertrand et Claude Guéant, dans ce département de Seine-Saint-Denis où ils subissent le plus d’agressions : 6 pharmacies ont été victimes de vols à main armée l’an dernier et un nombre d’incidents record a été enregistré. Les deux ministres ont visité les structures dédiées à la sécurité des professionnels de santé de la Direction territoriale de la police de proximité (DTPP) du 93, une réponse à leurs inquiétudes, qui devrait être prochainement étendue à tous les départements.
Une ligne spécifique.
Outre la cellule du 17 Police-Secours, la DTPP a mis en place en 2006 une ligne spécifique pour les professionnels, assurant le traitement immédiat des demandes d’assistance, avec le possible envoi d’une patrouille. Les médecins bénéficient également de référents privilégiés, 1 policier au sein du commissariat, et 6 référents sûreté au niveau départemental. Un protocole d’action particulier permet aux urgentistes de connaître, avant une intervention, l’environnement où ils se rendent et peuvent demander à être accompagnés par des policiers. Enfin, un comité de sûreté s’est constitué en septembre dernier pour décider de mesures concrètes, comme le déplacement d’officiers de police dans les cabinets où un médecin souhaite déposer une plainte. « On insiste sur le développement de la vidéoprotection et on conseille aux professionnels de se regrouper en cabinet », ont indiqué des policiers aux ministres très attentifs. « Nous venons voir en Seine-Saint-Denis ce qui marche pour le généraliser ailleurs », a souligné Xavier Bertrand.
Claude Guéant en a ainsi profité pour rappeler la signature, « dans quelques jours », d’un protocole entre les 7 ordres et les ministères de l’Intérieur, de la Justice et de la Santé. « Ce sera une boîte à outils dans laquelle chacun des départements, chacune des villes, pourra puiser pour trouver le système adapté », a détaillé Claude Guéant.
Les deux ministres ont clos leur après-midi par la visite de deux officines, dont la première a été braquée le 22 mars dernier… Et ils ont pu constater que le numéro de la ligne directe n’était pas vraiment connu par les pharmaciens et préparatrices.
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