Antiquités
Qui dit médecine asiatique pense aussitôt acuponcture. Plusieurs volumes sont effectivement consacrés à cet « art de l'aiguille » dont le plus ancien est un manuscrit de 1600 environ, copie d'un ouvrage plus ancien traçant à l'encre rouge et bleue les méridiens d'acuponcture. Des gravures plus gracieuses illustrent l'édition japonaise XVIIe un peu plus tardive d'un manuscrit chinois de 1341.
Ambroise Paré en japonais
La médecine asiatique a aussi beaucoup appris des missionnaires portugais arrivés dans la région au début du XVIe siècle. En matière de chirurgie et d'anatomie notamment. Si la dissection ne fut pas autorisée en Europe avant la Renaissance, elle fut tout autant prohibée, et pendant plus longtemps, au Japon ; c'est donc des Portugais que les Japonais apprennent les premiers rudiments d'anatomie et les transcrivent clandestinement, en dessins stylisés et quasi abstraits comme ceux que l'on peut voir, colorés de couleurs vives, sur un rouleau du XVIe siècle où les différents organes sont mis en relation avec les cinq éléments. Rare ouvrage, estimé 15 000 à 18 000 euros (100 000/150 000 F).
Aussi étonnant sinon plus : les dix livres de la « Chirurgie » d'Ambroise Paré traduits en japonais ( via le hollandais) en 1716, et jamais imprimé. Le traducteur a aussi transposé les gravures d'origine du livre de Paré, en les adaptant librement, couleurs et costumes, à la mode japonaise, joliment gouachées et réhaussées d'or. On ne connaît que deux exemplaires complets de ce manuscrit. Celui-ci n'offre que trois cahiers et on en espère 6 000 à 7 600 euros (40 000/50 000 F)
Deux planches d'ostéologie de 1732, indirectement inspirées de l'Occident elles aussi, ont pour auteur un Japonais qui a tourné l'interdiction en se procurant clandestinement les cadavres demi-calcinés de deux suppliciés dont il a tiré trois dessins stylisés du squelette humain, de face, de dos et de profil : j'ai copié ce que j'ai vu et j'en ai fait des schémas. Un ouvrage de 1806 traite aussi de dissections, théoriquement autorisées mais encore plus ou moins clandestines, et sur des suppliciés ; c'est l'ouvrage le plus cher, estimé 27 000/30 000 euros (180 000/200 000 F).
La bibliothèque de Jean Blondelet comporte aussi des traités d'obstétrique, préoccupation majeure à l[212]époque, en Orient comme en Occident, et, plus anecdotique, un manuscrit vétérinaire de 1622 calligraphié à l'encre noire et joliment illustré de dessins en couleus, où l'on trouve l'anatomie du cheval et ses points d'acuponcture. On en attend 7 500/9 000 euros (50 000/60 000 F).
Mardi 23 octobre, 18 heures, 37, rue des Mathurins, étude Tajan.
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