Après l'utilisation « quasi courante » de la scintigraphie depuis de nombreuses années, puis l'utilisation plus récente des gamma-caméras, ces dernières années ont été enrichies par les nouvelles possibilités apportées par une nouvelle molécule, le fluorodésoxyglucose au fluor-18 (FDG), ce qui permet d'obtenir une image scintigraphique de la consommation du glucose par les tissus, notamment par les tissus cancéreux. Les cellules cancéreuses consommant plus de glucose que les cellules saines, la scintigraphie au FDG est efficace pour le diagnostic, le bilan d'extension et le suivi thérapeutique de différents cancers, comme les cancers pulmonaires, les lymphomes, les mélanomes, certains cancers digestifs et ORL. Cependant, jusqu'à cette dernière année, la France gardait un grand retard dans ce domaine, puisque la scintigraphie au FDG nécessite un appareil de détection particulier : un tomographe à émission de positons (TEP), appareil dont la France n'a commencé à s'équiper qu'en 2003. A ce jour, la France commence à rattraper son retard et la carte sanitaire autorise un appareil par million d'habitants (soit 60 TEP pour l'ensemble du territoire). Les autorisations sont accordées aux établissements qui disposent d'un service de médecine nucléaire, ayant une importante activité en cancérologie et participant à un réseau de soins pluridisciplinaires en cancérologie. Malgré son coût élevé (1 200 euros), le TEP présente un coût raisonnable par rapport au service rendu. Actuellement, 52 autorisations ont été accordées et 15 caméras TEP sont à ce jour opérationnelles, auxquelles il convient d'ajouter l'équipement du Service de santé des armées (Val-de-Grâce) et les centres de recherche d'Orsay (SHFJ), Caen (CYCERON) et Lyon (CERMEP). Le seul traceur qui a actuellement une AMM est le FDG et les indications actuellement reconnues concernent la cancérologie et prochainement la neurologie (bilan préopératoire des épilepsies partielles réfractaires). Quatre fabricants sont titulaires d'une AMM en France : Cis-Bio Schering, Cyclopharma, IBA et Tyco.
A l'horizon 2005, les 60 TEP prévus à la carte sanitaire devraient être déployés, permettant ainsi l'accès à cette technique à l'ensemble de la population française.
Conférence de presse à l'occasion du 41e Colloque de médecine nucléaire de langue française (Tours), organisé par la Société française de biophysique et médecine nucléaire (SFBMN) et présidé par Jean-Louis Beaulieu. Avec la participation du Pr Gilles Karcher, président de la SFBMN (Nancy).
« Morphotep »
La Société française de biophysique et médecine nucléaire (SFBMN), en accord avec ses homologues belges, suisses et canadiens, plaide pour une harmonisation des dénominations pour la technique qui associe un tomographe à émissions de positons et un scanner. Ils proposent désormais que cet appareil s'appelle Morphotep, pour bien associer la dimension anatomique à celle de TEP. La SFBMN et les autres sociétés savantes ont bien évidemment demandé aux ministres concernés de leurs différents pays de reprendre cette dénomination dans les textes officiels mais ils le demandent également aux différents éditeurs de dictionnaires, aux institutions compétentes (francophonie...) pour faciliter la compréhension des termes qui s'appliquent à une technique médicale utilisée contre le cancer et qui nécessite d'être comprise par tous.
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