ATTENDUS depuis de nombreuses années, les textes officialisant la reconnaissance universitaire de la médecine générale et mettant en place un stage chez le généraliste pour les étudiants de Dcem2 (quatrième année des études médicales) ont été signés en fin de semaine dernière par les trois ministres concernés : Gilles de Robien, pour l’Education nationale, l’Enseignement supérieur et la Recherche, Xavier Bertrand, pour la Santé et les Solidarités, et François Goulard qui, en tant que ministre délégué auprès de Gilles de Robien, est plus spécialement chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Pour Xavier Bertrand (voir l’entretien ci-dessous), le premier texte qui inscrit la médecine générale au sein du conseil national des universités (dans la sous-section 53-01) marque la volonté du gouvernement de reconnaître la médecine générale comme une spécialité universitaire, au même titre que les autres spécialités médicales. Toutefois, les enseignants de médecine générale et, plus généralement, l’ensemble des généralistes attendent de voir quelles suites seront données à ces textes, et, en particulier, quand seront nommés les premiers titulaires des professeurs de médecine générale et surtout s’ils seront attribués à des généralistes.
Le ministre, qui annonce la création de postes de chef de clinique dès la rentrée 2007, veut les rassurer. Une commission d’intégration sera créée, annonce-t-il au « Quotidien », afin de faciliter la nomination rapide de ces enseignants, et cette commission «devra veiller à ce que ces professeurs soient bien issus de la spécialité de médecine générale».
Le deuxième texte met en place le stage chez le généraliste à partir de la quatrième année d’étude. C’est l’application d’un texte qui date quand même de 1997. Là aussi, le ministre se veut rassurant, en expliquant que la rémunération de ces maîtres de stage sera équivalente à celle des maîtres de stage de troisième cycle. Quant à sa durée, sujet d’inquiétude des étudiants et des enseignants de médecine générale, elle ne sera pas différente de celle des autres spécialités.
Les premières réactions à ces textes sont pour l’instant mesurées. Pour le Collège national des généralistes enseignants, le Pr Pierre-Louis Druais, la filière universitaire est une première étape, et il faut maintenant concrétiser cet effort pour aller plus loin. Il demande également la reconnaissance universitaire du statut des maîtres de stage, comme « enseignants cliniciens ». Quant à l’Association nationale des étudiants en médecine, elle «salue un premier pas et une belle victoire», tout en affirmant qu’elle «restera vigilante en ce qui concerne la généralisation du stage et l’installation de la filière». Nous reviendrons sur les réactions, nombreuses, à ces arrêtés, dans notre édition de mercredi.
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