Ce n’est que partie remise. Après la censure du conseil constitutionnel sur les dispositions du projet Wœrth concernant la réforme de la médecine du Travail, le gouvernement entend remettre rapidement sur la table la réforme de la médecine du travail. pas le choix... Il s’agit pour lui d'améliorer la prévention et de faire face à la pénurie de médecins. Mais aussi de cloturer le plus rapidement possible des palabres patronat-syndicat qui durent depuis près de eux ans ! Sitôt connue la décision du conseil, le gouvernement s’est empressé de souligner qu’elle n’était pas un désaveu sur le fond. Et le ministre du Travail, Eric Woerth, a déclaré que "compte tenu du caractère indispensable de la réforme de la médecine du travail pour la santé des salariés, les articles censurés feront l’objet d’un projet de loi spécifique dans les meilleurs délais".
La décision du Conseil constitutionnel a été saluée par les syndicats et les professionnels de santé au travail, qui avaient dénoncé à plusieurs reprises une réforme introduite "en catimini", au moment où les risques psychosociaux (stress, violence au travail, harcèlement, suicides) et les maladies professionnelles augmentent. Des rapports ont déjà souligné l'urgence à renforcer la prévention des risques professionnels et à pallier la pénurie de médecins du travail. La France n'en compte que 6.500 (dont trois quarts ont plus de 50 ans), chargés de suivre près de 16 millions de salariés du privé, dans des services de santé au travail autonomes ou interentreprises.
La réforme souhaitée par le gouvernement instaure des équipes pluridisciplinaires de santé au travail, comprenant notamment médecin du travail, intervenants en prévention des risques professionnels et infirmiers. Elle permet aussi à l'employeur de désigner dans l'entreprise des "salariés compétents" chargés de la prévention des risques, et prévoit que le suivi de certains salariés (intermittents du spectacles, salariés du particulier-employeur) soit réalisé par des généralistes.
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