Espérée pour la rentrée 2002, la création du DESC de médecine du sport va voir le jour à l'automne. Cette formation de 160 heures sur deux années à plein temps va relancer une discipline hospitalo-universitaire qui, de l'avis général, accusait depuis deux décennies une constante dégradation, particulièrement en Ile-de-France. « Perte de son assise académique universitaire, absence de formation des praticiens, désengagement de l'hôpital marginalisation des médecins, confinés au rôle de réparateurs » : ainsi que le déplorait le Pr Michel Rieu, conseiller scientifique du comité de prévention et de lutte contre le dopage (CPLD), dans un rapport d'étape remis en avril 2002 à Bernard Kouchner, le tableau était sombre.
Quatre axes de formation
Ce nouveau DESC sera ouvert aux étudiants titulaires d'un diplôme d'études supérieures (DES) en fin d'internat de toute spécialité (médecine physique, réanimation...), en attendant d'être accessible aux généralistes à la fin de 2004.
C'est le Pr Pierre Rochcongar qui en assure la coordination nationale. Quatre grands axes seront proposés, précise-t-il : administration-santé publique (épidémiologie et dopage) ; physiologie (cardiologie, musculation, endocrinologie, adaptation aux conditions extrêmes) ; pathologie et traumatologie (clinique et imagerie) ; populations spécifiques (activité sportive chez l'enfant, la femme, le sujet âgé ou handicapé).
Une vingtaine de spécialistes seront formés à partir de la prochaine rentrée pour exercer dans des structures de pointe, telles l'INSEP (Institut national supérieur d'éducation physique), les centres techniques de haut niveau ou la médecine scolaire et universitaire.
Pour autant, la capacité en médecine du sport, proposée quant à elle à des médecins thésés, ne devrait pas être remise en cause, du moins dans les cinq prochaines années.
La formation initiale de base en médecine du sport reste cependant réduite à la portion congrue, avec un simple module obligatoire de deux heures. Des discussions sont en cours entre les ministres du Sport et de la Santé en vue de la renforcer par l'augmentation du nombre d'heures de formation. Un objectif que s'est assigné Jean-François Lamour pour, a-t-il annoncé au « Quotidien », « revaloriser la médecine du sport dans la société » (« le Quotidien » du 7 mars).
La naissance tant attendue du DESC n'en est pas moins saluée comme la « résurrectionde la discipline sur le plan hospitalo-universitaire » par le Dr André Monroche, président de la Société française de médecine du sport (SFMS).
L'événement ne manquera pas d'être salué à l'occasion des 3es Assises nationales de médecine du sport et du 23e Congrès national scientifique de la SFMS, qui se dérouleront du 15 au 18 octobre à Toulouse*. A l'ordre du jour seront encore abordés le staff médico-technique du sportif, le dopage, les lipides dans l'alimentation du sportif, l'évolution de la médecine fédérale, la place de la médecine du sport dans la lutte contre la sédentarité, ou la prescription dans les pathologies chroniques. Un menu très généraliste.
* Renseignements et inscriptions : Mediane organisation, 226, avenue Saint-Exupéry, BP 4111, 31030 Toulouse Cedex 9, 05.62.47.81.84.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature