L E G14, groupe de réflexion qui réunit quatorze organisations syndicales, professionnelles et mutualistes autour de la CFDT, organise, jeudi et vendredi, un forum public sur le thème « vers un système de soins à responsabilités partagées ».
Il s'agit pour ces organisations - parmi lesquelles figurent, pour les médecins, le syndicat MG-France et l'Union confédérale des chirurgiens et spécialistes français (UCCSF) - de débattre des enjeux concernant l'évolution du système de santé et de l'assurance maladie au moment où le gouvernement, cinq ans après le plan Juppé, remet l'ouvrage sur le métier.
Elles ont invité l'ensemble des responsables du monde politique, syndical, patronal et associatif à participer à quatre tables rondes sur le sujet.
Ces deux journées seront surtout l'occasion pour les organisations membres du G14 de dévoiler les propositions de réforme auxquelles ils travaillent depuis plusieurs mois et dont « le Quotidien » a publié l'essentiel le 28 mai. Ce texte, d'une douzaine de pages, n'est pas un projet de réforme complet, mais des orientations en faveur d'une rénovation en profondeur du système conventionnel qui lie les professionnels de santé à l'assurance-maladie. Il plaide notamment pour des accords conventionnels à deux étages qui permettent à l'assurance-maladie de négocier en toute autonomie avec des professionnels ou des groupes de professionnels de nouvelles modalités d'exercice au service de la transparence et de la qualité des soins. Dans ce cadre, les 14 organisations prônent d'ailleurs un exercice pluridisciplinaire et mieux coordonné, laissant la place à de nouvelles formes de rémunération des praticiens libéraux.
Une démarche globale
Cette démarche est plus globale que celle du G7 dans la mesure où tous les professionnels de santé sont représentés dans le G14 et pas seulement les organisations de médecins. « On ne peut réduire la problématique à un niveau médico-médical et les projets ficelés qui tournent autour de la nécessité d'avoir une convention médicale unique nous semblent un peu limités », expliquait récemment le président de MG-France, le Dr Pierre Costes, dans nos colonnes. Il estime en effet que le système conventionnel de 1971 a atteint ses objectifs et qu'il faut désormais franchir une nouvelle étape notamment en redéfinissant le statut et les missions des médecins, mais également la répartition des tâches entre eux, entre médecins et autres professionnels de santé et entre professionnels libéraux et hospitaliers. Le même sentiment est partagé par l'autre syndicat de médecins qui participe à ces travaux, l'Union collégiale des chirurgiens et spécialistes français (UCCSF).
« Pour les médecins qui travaillent dans des établissements, la notion d'équipe est déjà familière. La CNAM veut promouvoir la qualité et elle ne peut le faire que dans le cadre d'équipes, pas dans un exercice isolé », affirme son président le Dr Jean-Gabriel Brun. Ce dernier souhaite pouvoir négocier une convention spécifique aux médecins exerçant dans les cliniques privées avec l'assurance-maladie et les représentants des établissements. Le Dr Brun envisage également qu'il puisse y avoir des conventions spécifiques aux médecins exerçant autour de plateaux techniques légers ou aux spécialistes exerçant en ville. « Notre principal objectif, poursuit-il, est que les problèmes soient bien identifiés et posés et deviennent incontournables au moment où se préparent les échéances électorales. »
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