XAVIER BERTRAND a affirmé son intention de faire « simple et vite » pour rétablir la confiance avec les médecins et les professionnels de santé. Mais en dépit de quelques mesures d’application immédiate, il a renvoyé de nombreux sujets de discussion à des réunions ultérieures. Une prochaine séance est ainsi prévue d’ici à la fin du mois de janvier pour installer l’instance de concertation sur la simplification administrative. Les médecins seront aussi conviés à une rencontre sur la démographie médicale et l’installation début février. « Une concertation sera décidée dans les 15 jours qui suivront le rapport Johanet sur la responsabilité civile professionnelle (RCP) », a aussi déclaré Xavier Bertrand. Une autre rencontre est annoncée avec les acteurs de la formation initiale pour « redonner goût de la médecine libérale aux jeunes ». Enfin, le ministre de la Santé a émis le souhait que les négociations conventionnelles reprennent « dès que les résultats de l’enquête de représentativité seront connus, vers la mi-février ». Les partenaires conventionnels seront chargés de plancher sur de nouvelles modalités de rémunération. Xavier Bertrand a rappelé que le paiement à l’acte resterait la base de la rémunération et qu’il serait complété par un volet de forfaitisation.
Les discussions avaient été entamées par Xavier Bertrand et Nora Berra avec des professionnels de santé en tout début de matinée dans un cabinet médical de Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine. Elles se sont poursuivies au ministère du Travail, à Grenelle, avec les syndicats de médecins représentatifs et l’Assurance-maladie. Elles se sont conclues en fin de matinée au ministère de la Santé avec des représentants des syndicats de jeunes médecins, de l’Ordre, de l’université et de l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS).
Si l’essentiel du plan d’action pour préserver la médecine de proximité est renvoyé à plus tard, le ministère de la Santé a tout de même tenu, en gage de sa bonne volonté, à présenter quelques mesures techniques pour rassurer le corps médical.
Sur le plan de la formation, le nombre de maîtres de stage en médecine générale sera doublé d’ici à 2012 pour passer de 3 500 à 7 000 maîtres de stage. Leur statut universitaire pourrait être valorisé, a indiqué Nora Berra. Au chapitre du développement professionnel continu (DPC), le mode de gouvernance sera revu. Les médecins disposeront du même nombre de voix que l’État et l’Assurance-maladie. Pour simplifier le travail administratif des médecins, le ministre de la Santé a déclaré qu’un « numéro de téléphone dédié sera réservé aux professionnels de santé pour les aider à régler leurs problèmes, avec un correspondant identifié ». Un point sera par ailleurs réalisé tous les trimestres par l’État avec l’Assurance-maladie sur la mise en place de la taxation des feuilles de soins papier. « L’objectif n’est pas de taxer les médecins mais d’aboutir à un changement de comportement vers la télétransmission », a précisé le ministre de la Santé. Enfin, Xavier Bertrand a assuré que la proposition de loi du sénateur UMP des Hauts-de-Seine, Jean-Pierre Fourcade, qui sera examinée au Sénat en février, permettra de revoir plusieurs dispositions de la loi Bachelot décriées par les médecins. En plus de la suppression de l’obligation de déclaration des vacances et du contrat de santé solidarité, le ministre a indiqué qu’un dispositif juridique approprié serait créé – le SIA – pour faciliter la création des maisons et pôles de santé et leur fonctionnement. La CSMF a salué la reprise du dialogue du gouvernement après 4 années passées à « tourner en rond ». « Des perspectives intéressantes ont été ouvertes, indique le Dr Michel Chassang, président de la CSMF. Mais pour l’heure, ces annonces manquent de concret, de budget et d’un calendrier rapide. »
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