LE DISPOSITIF figure au fronton de la réforme « Douste » de l'assurance-maladie. Il sera un élément essentiel des prochaines discussions entre l'assurance-maladie et les syndicats médicaux qui fourbissent leurs armes et leurs arguments depuis des semaines (lire ci-dessous).
Le gouvernement en attend plusieurs centaines de millions d'euros d'économies. Les Français, enfin, y sont déjà largement ouverts, comme le confirme un nouveau sondage (encadré). De quoi parle-t-on ? Du médecin traitant, chargé demain du parcours coordonné de soins et gestionnaire principal du dossier médical personnel.
Consciente des enjeux (et des risques) immenses, la Cnam prépare « activement » l'entrée en vigueur de ce nouveau dispositif avec une obsession : être prête « au 1er janvier 2005 », comme prévu. Aujourd'hui, elle affiche sa détermination et promet que le calendrier sera respecté. Le patron de l'assurance-maladie, Frédéric van Roekeghem, veut a t tout « faciliter les démarches administratives des assurés et des professionnels de santé » pour préparer cette réforme d'une ampleur rarement égalée puisqu'elle concerne potentiellement 38 millions de personnes (et même 47 millions pour l'ensemble des régimes !).
Dès janvier donc, l'assurance-maladie invitera les Français de 16 ans et plus à choisir et déclarer un médecin traitant, qui sera en général leur médecin de famille. Les assurés concernés recevront à leur domicile un formulaire de déclaration, accompagné d'un « mode d'emploi précis ». Ils disposeront d'un délai « raisonnable » (au moins quelques mois) pour exprimer leur choix avec la signature du médecin traitant concerné. Frédéric van Roekeghem souhaite que l'inscription de chaque assuré auprès de son médecin traitant soit formalisée « à titre gracieux » à l'occasion d'une consultation au cours des premiers mois de l'année (et non pas d'une démarche spécifique pour ce seul motif).
Nuages et orages.
Du côté des médecins libéraux, auxquels la Cnam promet également des informations « ciblées » et régulières, la mise en place du médecin traitant (qui sera dans 95 % des cas un généraliste) soulève da tage de questions qu'elle n'apporte de réponses. Missions, rémunération, dérogations, coordination avec le spécialiste, avenir du médecin référent : le gouvernement a renvoyé le(s) gros morceau(x) à la convention et, dans une moindre mesure, à des décrets d'application. « Je suis tout à fait certain qu'il y aura des demandes des professionnels », ironise, dans un euphémisme, Frédéric van Roekeghem, alors que la Csmf, majoritaire, a déjà réclamé pour le médecin traitant un forfait annuel de « 46 à 50 euros » par patient.
La négociation s'annonce ardue, et même orageuse. Il en va des parcours de soins, de l'accès aux spécialistes, des conditions de remboursement des patients et finalement de l'organisation même de la médecine de ville française. Tout devant être bouclé avant la fin de l'année. Cela mérite quelques explications.
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