C’est un procès inédit qui s’est ouvert cette semaine au Royaume-Uni. Ses conséquences inquiètent déjà le monde médical : « Beaucoup de sages-femmes et d’obstétriciens s’interrogent sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire en cas d’hémorragie au moment de la délivrance », avait souligné le Pr Peter Brocklehurst, directeur de l’Institut pour la santé de la femme (Institute Women’s Health, University College London) lors de la mise en examen du Dr Dhanuson Dharmasena en mars dernier.
Poursuivi pour mutilation génitale sur une jeune parturiente admise au Whuttington Hospital, établissement où il était en poste en 2012, le Dr Dharmasena, 32 ans, risque jusqu’à 14 ans d’emprisonnement. La jeune primipare avait subi une excision à l’âge de six ans en Somalie mais au cours de l’accouchement, la suture des lèvres génitales lâche. Le médecin décide de recoudre, se rendant ainsi coupable de mutilation génitale au regard de la loi britannique. Le médecin affirme que l’opération était nécessaire pour des raisons médicales, ce que le procureur Kate Bex conteste. Hasan Mohamed, l’homme qui avait servi d’interprète à la jeune femme est également poursuivi pour avoir encouragé cet acte illégal. L’excision est interdite depuis 1985 au Royaume-Uni mais aucune poursuite n’avait jusque-là été engagée malgré la pression exercée par les groupes de défense des femmes.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature