« A VEC 2 000 adhérents, l'association Médecins du Monde peut se prévaloir d'une réelle vie associative », note la Cour des comptes en conclusion d'un rapport qu'elle publie sur les comptes d'emploi des fonds recueillis auprès du public par l'association humanitaire.
Vingt et un ans après sa création, Médecins du Monde (MDM) se porte bien. Ses deux principales ressources sont les dons (140 millions de francs en 1996) et les subventions (113 millions de francs la même année) dont la majeure partie provient de la Communauté européenne. Elles sont en majorité employées aux missions sociales, souligne la Cour des comptes. En moyenne, au cours de l'exercice étudié, de 1993 à 1996, MDM a consacré, sur cent francs de charges, 67 F francs aux missions sociales, 20 F au développement des ressources privées et à la communication et 13 F au fonctionnement de l'association. « La Cour des comptes a estimé que MDM est une association fiable, viable et qui donne toutes les garanties de transparence quant à sa gestion, a indiqué le président d'honneur de l'association, Jackie Mamou. C'est la seule association humanitaire qui s'est dotée d'un comité des donateurs dont le but est de vérifier que les fonds attribués sont bien affectés aux missions sociales », ajoute-t-il.
La Cour des comptes relève toutefois que le choix de ne pas affecter les dons en fonction de l'objet de leur appel devrait être plus clairement explicité dans les campagnes de sollicitation. « C'est un des principes fondamentaux de MDM, répond Jackie Mamou. Quand les fonds récoltés dépassent les besoins du terrain, ils sont remis sur d'autres actions moins médiatisées. Nous le précisons dans toutes nos campagnes de dons. Sur une mission, notre travail peut s'étendre sur plusieurs années. Nous avons poursuivi notre action sept ans après le génocide du Rwanda. En Afghanistan, cela fait vingt ans que nous sommes présents ».
S'agissant des missions à l'étranger, la Cour des comptes a constaté que les administrateurs locaux tenaient les comptabilités « de manière très inégale ». « Mais depuis 1996, nous avons déjà rectifier le tir », assure Jackie Mamou, notamment grâce à la modernisation du système informatique et à la formation des administrateurs. « Par ailleurs, poursuit-il, la Cour des comptes a très peu pris en compte la part du bénévolat qui est importante à MDM. Nous avons près de 2 000 bénévoles en France et quelques centaines à l'étranger. En 1996, nous estimons que la contre-valeur du bénévolat équivaut à 84 millions de francs. L'engagement citoyen et associatif de médecins et d'infirmières fait notre spécificité. »
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