Les sujets d’un panel de patients souffrant de PR diagnostiquée depuis plus de 3 mois et traités par MTX depuis plus de 4 semaines ont été sollicités pour répondre à une enquête via internet.
Sur les quelque 3 849 patients du panel, 501 ont répondu au questionnaire. La moitié prenait du MTX seul, l’autre moitié en association. Il s’agissait majoritairement de femmes (62 %), ayant un certain niveau d’éducation (cursus dans un "college" américain dans 79 % des cas). Chez les deux-tiers des patients le diagnostic de PR avait été posé depuis moins de 5 ans ; la prescription de MTX datait de moins d’une année dans 51 % des cas, et de 1 à 5 ans dans un tiers des cas.
Parmi les 211 patients (42 %) ayant déclaré ne pas prendre correctement leur traitement, un tiers a souligné des oublis et 24 % le prendre uniquement lorsqu’ils se sentaient mal. Plus de la moitié (53 %) a reconnu prendre des doses inférieures à celles prescrites et 52 % sauter des prises. Les oublis étaient plus fréquents en cas de traitement combiné : 40 %, versus 27 % en monothérapie.
Nous avons tendance à penser que l’observance de nos patients à certains traitements n’est pas bonne dans les maladies ne donnant pas ou peu de signes cliniques au début (ostéoporose…), mais qu’elle est plutôt correcte dans la polyarthrite rhumatoïde, affection bruyante cliniquement.
Cette enquête menée aux États-Unis sur plus de 500 patients souligne une tout autre réalité : 40 % des patients sous méthotrexate (MTX), pierre angulaire du traitement de la PR, prennent mal leur traitement.
L’un des intérêts de cette enquête est d’avoir été réalisée via internet, ce qui permet d’avoir des réponses plus franches que lors d’entretiens en face-à-face.
La population était composée de 62 % de femmes, considérées généralement comme meilleures observantes. Il est intéressant de noter que 79 % des sujets ayant répondu avaient fait des études et qu’il s’agissait de patients plutôt jeunes : la moitié était âgée de 18 à 44 ans et 30 % de 45 à 54 ans.
Globalement, 42 % des patients ne prenaient pas le MTX tel qu’il avait été prescrit. Un tiers a déclaré l’oublier, un quart le prendre uniquement quand ils se sentaient mal et plus de la moitié sautaient des prises.
Plusieurs paramètres se montrent associés à une mauvaise observance : le sexe masculin, le jeune âge, le début récent du MTX et le fait que le MTX soit associé à un autre médicament.
Ces résultats nous rappellent l’importance de la communication avec nos patients. Le sujet de l’observance thérapeutique doit être abordé avec eux. Nous devons essayer de les impliquer dans le choix thérapeutique, dans le cadre de la décision médicale partagée. Rechercher leurs inquiétudes (un quart des mauvais observants ont mis en avant la peur des effets secondaires), fixer des objectifs apparaît ainsi essentiel afin d’améliorer l’adhésion au traitement et éviter des escalades thérapeutiques injustifiées.
Best J et al., OP0004
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