Quelle que soit la saison à laquelle on s’y pose, on demeure saisi, dès sa descente d’avion, par la douce odeur sucrée qui flotte toujours sur l’île Maurice. Même pendant hiver austral, il y fait très doux. Et les eucalyptus et la cannelle continuent à parfumer aimablement l’air. Le printemps et l’été sont ensuite symphoniques. En particulier, dans le fameux jardin botanique de Pamplemousses, à quelques kilomètres au sud de la capitale Port-Louis. L’origine de ce domaine remonte aux années de la colonisation française de l’île, lorsqu’un des premiers gouverneurs, Mahé de Labourdonnais s’y installa en 1736. Trente ans plus tard, l’intendant Pierre Poivre y introduit les espèces végétales, florifères et fruitières les plus précieuses de l’époque, rapportées des quatre coins du monde. Muscadiers, girofliers et nénuphars ont ainsi complété le tableau d’une végétation locale déjà luxuriente. Au fil des siècles, les Mauriciens ont su en tirer toutes leurs vertus médicinales. Les graines bouillies du palmier sagoo agiraient comme un anti-hypertenseur naturel. L’effet anesthésique, en particulier pour les douleurs dentaires, des girofliers est bien connu. Et les grands-mères conseillent d’utiliser la résine de « l’arbre à sang » ou alors une banane locale coupée en deux pour venir à bout d’un eczéma. À l’époque anglaise, des pépinières de canne à sucre furent introduites dans le jardin afin de développer cette filière agricole. Aujourd’hui encore, bien qu’en déclin, la culture de la canne représente, juste après le tourisme, une part importante de l’économie de l’île. Non loin de Pamplemousses, à Beau Plan, une ancienne usine sucrière a d’ailleurs été transformée en un musée didactique et attrayant : « L’aventure du sucre ».
On ne manquera pas ensuite de s’arrêter à Port-Louis en particulier pour y faire son marché. Et il ne faudra pas oublier d’y acheter des gousses de vanilles fraîches. Les marchands conseillent de conserver, dans un bocal hermétique, les gousses baignées dans un sirop que l’on aura confectionné soi-même à partir de sucre de cassonade. Après la capitale, où l’on aura pris le temps d’admirer la cathédrale, la mosquée Jummah, les pagodes et les temples indiens, comme autant de signes du métissage harmonieux de Maurice, on traversera l’île en suivant une diagonale à travers les champs de cannes où les Mauriciens s’affairent de très bon matin. Cap vers la montagne Bambous, l’un des témoins des origines volcaniques de l’île, au sud est de l’île, non loin de l’aéroport de Mahébourg. Le domaine de l’Etoile y offre sur près de 6000 hectares la possibilité de randonnées à pied, à cheval voire en quad dans une nature exubérante ou s’égaient en liberté des cerfs de Java, des sangliers, des singes et ou des crécerelles. On y découvre également plusieurs points de vue époustouflants au détour d’un sentier. Mais à ce stade de leurs pérégrinations, les voyageurs les plus curieux réclameront probablement de souffler un peu. Les plages du littoral sud-ouest leur offriront ce repos bien mérité, en face de la ravissante petite île aux cerfs, qu’on croirait presque encore sauvage.
Où poser alors ses valises ? L’île Maurice compte certainement parmi les plus beaux hôtels du monde, qui plus est, réputés pour leur luxe raffiné et surtout parce que la qualité de l’accueil y est sans égale. Cependant, on trouve désormais tous les types d’hébergements. Louer une petite maison ou une résidence hôtelière constitue une alternative pour se faire une idée de l’art de vivre à la mauricienne. Quel meilleur symbole de celui-ci que les varangues que le prix Nobel de littérature Jean-Marie Le Clézio évoque avec nostalgie dans plusieurs dans ses romans ? Apparues au XVIIIe siècle avec les colons français, ces terrasses caractérisent l’architecture de l’île. Ouvertes sur l’extérieur, elles entourent les rez-de-chaussées des maisons coloniales. Profitant du soleil mais protégé de la chaleur, il y fait si bon s’y reposer le nez à la hauteur des fleurs de frangipaniers en sirotant des citronnelles glacées.
Véronique Hunsinger
Y aller
Air Mauritius au départ de Paris, jusqu’à dix vols hebdomadaire, à partir de 801 euros A/R
Réservation/Informations Agence 5 boulevard de la Madeleine 75 001 PARIS tél : 0 890 710 315, site internet www.airmauritius.com
Se loger
Les résidences hôtelières du domaine de ANAHITA
Bureau France : 01 47 66 85 91
Exemple de location : une résidence pour quatre personnes avec majordome privé à partir de 851 euros la nuit en basse saison (mai à septembre) et jusqu’à 1486 euros la nuit en très haute saison (fêtes de fin d’années), petit-déjeuner compris, possibilité d’y faire préparer ses repas par un cuisinier du domaine et d’y recevoir ses invités sur sa varangue. Le luxe absolu.
Un déjeuner
Après avoir tenu les cuisines dans les plus beaux palaces de l’île, le chef français Patrice Dumont a ouvert son propre restaurant à Port-Louis. Ultra raffiné.
Le Courtyard à l’angle de Chevreau street et Saint-Louis street. Téléphone : 210 08 10.
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