Les entretiens organisés mercredi entre Jean-François Mattei, d'une part, et la CSMF et MG-France, d'autre part, ont donné lieu à des interprétations différentes.
Le Dr Michel Chassang, président de la CSMF, soutient que le ministre aurait dit oui au C à 20 euros et à la visite à domicile à 30 euros « dans les 15 jours », c'est-à-dire avant les élections législatives. Une information aussitôt démentie par la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) et nuancée par le ministère pour lequel le C à 20 euros est « légitime » mais pour lequel, également, la satisfaction de cette revendication doit se faire dans le cadre des négociations entre les caisses maladie et les syndicats de médecins. Négociations qu'il s'engage à faciliter. La hausse du C et du V (dont les syndicats demandent qu'il soit porté à 30 euros) relève effectivement de la Caisse nationale et lui coûterait 966 millions d'euros en année pleine.
Quoi qu'il en soit, la CSMF maintient son mot d'ordre de grève des gardes de nuit et des week-ends et notamment le pont de la Pentecôte « sans toubibs » à partir de ce soir. En effet pour le Dr Chassang le mot d'ordre de grève sera levé « uniquement sur les actes et non sur des paroles ». Parmi les conditions posées par le Dr Chassang pour débloquer la situation figurent les revalorisations tarifaires mais aussi l'arrêt des poursuites engagées par les caisses contre les médecins généralistes pratiquant le C à 20 euros. Mais « si la revalorisation est effective, les sanctions tomberont d'elles-mêmes », assure le Dr Chassang.
Le Dr Michel Combier, président de l'UNOF, la branche généraliste de la CSMF estime que les assurances de Jean-François Mattei constituent « une ouverture politique importante et lèvent un premier verrou psychologique ».
Le Dr Pierre Costes, président de MG-France, affirme quant à lui que le ministre a seulement parlé de « concertation » de « dialogue social » et de « convention ». Il précise que le C à 20 euros devrait s'inscrire dans la négociation conventionnelle entre les syndicats médicaux et l'assurance-maladie. Selon lui, le ministre de la Santé a simplement promis d'étudier, dans les plus brefs délais, la possibilité de revaloriser à 30 euros la visite dans les seules maisons de retraite. Enfin, le président de MG-France est satisfait de ce que Jean-François Mattei se soit engagé « à ne pas démonter la Sécurité sociale ». Dans le contexte actuel, le Dr Costes craignait en effet de voir quelques-uns de ses confrères rêver d'un « grand soir » de la Sécurité sociale qui marquerait le début d'une liberté totale des honoraires.
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