Le lancement par le ministère de la Santé et par les caisses d'assurance-maladie de la campagne sur les médicaments génériques (« le Quotidien » du 14 janvier) aura été l'occasion pour Jean-François Mattei de faire le point sur sa politique du médicament.
Selon le ministre de la Santé, depuis juin 2002, les attitudes de prescription des médecins se sont fortement modifiées, avec une double conséquence : accélération de la croissance des génériques et modération de la croissance des volumes de médicaments. Des résultats satisfaisants, mais que Jean-François Mattei veut amplifier par un certain nombre de mesures :
- création de groupes génériques sans princeps . Le gouvernement espère, avec cette mesure, ajouter 400 millions d'euros au chiffre d'affaires des groupes génériques ;
- vigilance sur les produits de contournement des génériques (des médicaments au même principe actif que le princeps, mais avec un dosage ou un excipient différent). « Nous ne pouvons plus accepter d'inscrire ces molécules au-dessus du prix d'un générique, car leur principal apport est de substituer aux génériques des produits qui ne sont plus protégés par brevet. »
Le ministère de la Santé regrette le long délai qui s'écoule trop souvent entre la tombée d'une molécule dans le domaine public et l'apparition de son générique. Des mesures seront donc prises « dans les prochains mois », visant à faciliter l'apparition des génériques dès la chute du brevet.
Quant à savoir si la campagne sur les génériques lancée par le gouvernement, le mouvement mutualiste et l'assurance-maladie portera ses fruits, Jean-François Mattei est on ne peut plus clair : « Je comprends bien qu'il y ait des difficultés. Il est plus dificile pour les médecins de prescrire en dénomination commune qu'en nom de médicament. Mais, si ça ne marche pas comme nous le souhaitons, nous appliquerons la disposition légale du forfait de remboursement .»
Une mesure prévue par la loi de financement de la Sécurité sociale 2003 qui consiste à donner un prix de remboursement unique pour tous les médicaments du même groupe générique .
« Nous ferons le point avec les caisses en juin ou juillet prochain sur le développement des génériques, a encore expliqué le ministre . Et nous prendrons les mesures en conséquence, concernant notamment la mise en application de ce forfait de remboursement .» Et le ministre de la Santé de conclure : « Quoi qu'il arrive, le générique, ça marchera quand même. ».
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