Mattei confie au Pr Jacques Domergue (UMP) une mission sur la chirurgie

Publié le 16/10/2002
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Le chirurgien Jacques Domergue, par ailleurs député UMP de l'Hérault, et « tombeur » de Georges Frêches aux dernières élections législatives, a été chargé par Jean-François Mattei d'une mission « sur l'état de la chirurgie française ».

« Le ministre de la Santé m'a donné six mois pour faire le point sur cette spécialité qui traverse une crise sans précédent », explique le parlementaire, qui dirige le meilleur service de chirurgie digestive de France, à en croire le dernier classement réalisé par le magazine « le Point » (à l'hôpital Saint-Eloi, de Montpellier). Objectif de la mission : il s'agit d'évaluer précisément, région par région, la démographie chirurgicale, l'incidence des nouvelles technologies sur la pratique chirurgicale, ainsi que les restructurations hospitalières passées et à venir. Le Pr Domergue sera assisté dans son travail par l'auteur du rapport sur la chirurgie paru en 1995, le Dr Henri Guidicelli.
Les deux chirurgiens comptent auditionner l'ensemble des acteurs concernés : responsables syndicaux, fédérations hospitalières, agences régionales d'hospitalisation... Jean-François Mattei attend un rapport complet sur l'état de la chirurgie française au plus tard en mars 2003, assorti de propositions concrètes pour sortir de la crise.
Sur ce dernier point, le Pr Domergue ne manque pas d'idées. D'ores et déjà, il pense à trois types de mesures immédiates : la revalorisation des honoraires, l'incitation pour les chirurgiens volontaires à travailler plus longtemps, et le recours à des compétences étrangères, pour pallier la pénurie de chirurgiens.
« Il faut également valoriser les carrières des chirurgiens qui sont en sous-activité dans certains hôpitaux publics en les intégrant dans des réseaux de soins ou en leur ouvrant les portes des CHU et des cliniques », suggère par ailleurs le Pr Domergue, pour qui le décloisonnement entre les secteurs privé et public est tout aussi indispensable que les restructurations, qu'il faut « pousser au bout », et la mobilité des médecins ou la reconversion des hôpitaux, qu'il convient d'encourager.
A moyen terme, Jacques Domergue préconise diverses mesures pour inciter les internes à choisir la chirurgie. Pour les chirurgiens libéraux, des aides financières pour payer les charges ou la taxe professionnelle seraient les bienvenues, estime le député. Les chirurgiens hospitaliers, quant à eux, aspirent à plus de responsabilités. « Aujourd'hui, le PH est dans une voie de garage, affirme Jacques Domergue. A part devenir chef de service, il n'a aucune perspective d'évolution de carrière. Il faut le remotiver en lui promettant une évolution, qui peut passer par l'établissement d'un classement hiérarchique entre les établissements. »
Et sur le long terme, il faudra sans doute revoir à la hausse le numerus clausus, conclut Jacques Domergue.

Delphine CHARDON

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7200