NOMMÉ HAUT-COMMISSAIRE aux Solidarités actives contre la pauvreté, le successeur de l'abbé Pierre va notamment mettre en oeuvre son projet de revenu de solidarité active.
Grand commis de l'Etat, Martin Hirsch, à 43 ans, a déjà derrière lui un parcours aussi brillant qu'atypique. Normalien, énarque (promotion « Jean Monnet »), maître des requêtes au Conseil d'Etat, c'est aussi un scientifique, diplômé d'études approfondies de neurobiologie et titulaire d'une maîtrise de biochimie. Tout d'abord haut fonctionnaire de la santé, il associe ses talents administratifs à ses compétences scientifiques : conseiller juridique à la Caisse nationale d'assurance-maladie (1990-1992), directeur de la pharmacie centrale des hôpitaux de Paris à l'AP-HP, où il prend les commandes d'un organisme encore sous le choc du scandale de l'hormone de croissance (1995), il prend en 1997 la direction du cabinet de Bernard Kouchner, alors secrétaire d'Etat à la Santé et à l'Action sociale. C'est à lui que revient, deux ans plus tard, de faire face à la crise de la vache folle, comme directeur général de l'Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments). Il se retrouve ainsi sur tous les fronts où il doit instaurer le principe de précaution : Listeria dans le fromage, fièvre aphteuse, OGM, farines animales, tremblante du mouton, affaire Coca-Cola, dioxines dans le lait maternel...
Successeur de l'abbé Pierre.
D'autres urgences requièrent son attention à partir de 2005 : après avoir rédigé avec l'abbé Pierre un « Manifeste contre la pauvreté », il devient président de l'Union centrale des communautés d'Emmaüs, puis président d'Emmaüs France, où il succède à l'abbé Pierre. On lui doit un remarqué rapport remis au gouvernement en 2005, où il préconise en particulier l'instauration d'un « revenu de solidarité active » (RSA), pour favoriser le retour à l'emploi des bénéficiaires de minima sociaux. Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal décideront l'un comme l'autre de l'inscrire dans leur programme de campagne.
Selon Martin Hirsch, il faut permettre le cumul du revenu et d'activité et du revenu de solidarité, avec la garantie que toute heure travaillée se traduira bien par un gain réel en termes de revenu.
Pour mettre en oeuvre cette réforme, il fonde en janvier 2006, avec un grand patron, Benoît Genuini, l'Agence nouvelle des solidarités actives. C'est quasiment cet intitulé qu'a donc retenu le Premier ministre en le nommant haut-commissaire. « Mon but, a-t-il souligné, c'est comment être utile.C'est mon critère de réussite.» Une réussite que lui souhaitent au premier chef les deux millions d'enfants pauvres en France qu'il a recensés, dans son dernier livre sur « la Pauvreté en héritage» (Robert Laffont).
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