DEPUIS LA CREATION de l'hôpital par l'abbé Fouque, en 1919, la statue de saint Joseph et du Petit Jésus continue à donner sa bénédiction aux visiteurs qui franchissent le seuil de l'hôpital. Mais les temps ont tout de même changé : les infirmières diplômées d'Etat ont remplacé les religieuses à cornette, les médecins sont rarement bénévoles et la structure fonctionne totalement sur financement publique. Force était donc à l'hôpital Saint-Joseph de revoir ses statuts, comme le font peu à peu d'autres organisations caritatives françaises.
Sur avis du Conseil d'Etat, un arrêté ministériel vient d'approuver cette réorganisation. C'est l'Association hôpital Saint-Joseph qui assure désormais la gestion hospitalière sous la direction de Bernard Monier, précédemment directeur général du centre hospitalier d'Avignon. Toutefois, la fondation reste très présente : elle met à la disposition de l'hôpital son patrimoine immobilier et sa capacité d'investissement (c'est elle qui finance la construction actuelle du « pôle parents-enfants » au sein de l'établissement, voir encadré) ; elle continue aussi à présider l'assemblée générale de l'association où elle reste majoritaire, afin d'en assurer « le pilotage moral, stratégique et financier ». Mais si l'hôpital demeure la première de ses œuvres, il ne devrait plus être la seule. Dégagée de la gestion quotidienne, elle entend élargir son champ d'activité ; elle a nommé pour cela un directeur du développement et des partenariats, Antoine d'Arras. Cet ancien consultant en organisation commerciale et communication à la BNP, récemment passé à l'humanitaire médical au sein de l'association Envol pour les enfants européens, devrait, selon les responsables de la fondation, œuvrer auprès des donateurs pour « servir les valeurs humaines et chrétiennes, et s'investir dans la protection des plus faibles », dans le domaine de la santé, notamment.
Le premier hôpital privé de France
Avec 737 lits et places, près de 200 000 journées d'hospitalisation, plus de 1 600 salariés, 270 médecins libéraux exerçant dans 22 spécialités médicales et chirurgicales, et un budget de fonctionnement de 130 millions d'euros, l'hôpital Saint-Joseph de Marseille est le premier hôpital privé de France.
Un nouveau bâtiment abritera dès l'année prochaine un « pôle parents-enfants » regroupant sur 12 900 m2 les activités de gynécologie, d'obstétrique et de pédiatrie. La maternité devrait réaliser 4 000 accouchements par an et plus de 20 000 passages seront enregistrés aux urgences pédiatriques. Depuis 2002, Saint-Joseph, qui a racheté la clinique de La Renaissance, a réuni sur son site les services de maternité des deux établissements et vient d'y transférer les activités de chirurgie et de lithotriteur. Les bâtiments de l'ancienne maternité de La Renaissance vont être vendus à un promoteur immobilier et ceux de chirurgie loués au groupe Orpca pour y ouvrir une maison de retraite.
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