Elections législatives
De notre correspondante
Séance de gymnastique avec des amis, café avec une journaliste, puis terrain de boule : la journée du candidat Renaud Muselier semble commencer sur un rythme très méridional. Suivront tout de même une réunion sur les emplois-jeunes, un apéritif avec les sportifs de la salle Vallier, un déjeuner politique, un passage par la synagogue entre deux inaugurations de magasins, un loto avec les personnes âgées et le dîner de gala de la chambre de commerce au profit de la restauration de « la Bonne Mère ».
Défense des cliniques et des hôpitaux...
Pour le moment, après avoir lancé le « bouchon » qui engage la partie de pétanque, il explique sa vision de la sécurité : « Les terrains de boule sont très importants pour la vie des quartiers ; les boulistes sont là toute la journée et maintiennent un environnement convivial. Ils font respecter la propreté et veillent au maintien de l'ordre. Il n'y a jamais de toxicomanes ou de jeunes à l'attitude agressive dans les environs, et comme les jeux d'enfants sont souvent situés à côté, les mamans se sentent en sécurité. »
Cependant, les jeux de boule ne constituent pas le seul horizon de Renaud Muselier, qui passe pour un battant politique. C'est dans le syndicalisme étudiant à la faculté de médecine de Marseille qu'il a fait ses premières armes en prenant la tête de la contestation contre la réforme des études (dont il a fait le sujet de sa thèse en 1985) et, souligne-t-il, en découvrant « dans la grève dure tout le poids du politique ».
C'est là aussi qu'il est remarqué par le doyen de la faculté, le Pr Maurice Toga, qui l'introduit au RPR. Son ascension politique est ensuite jalonnée par son élection comme conseiller général des Bouches-du-Rhône contre un cacique du Front national, comme premier adjoint au maire de Marseille, et par deux mandats successifs de député. Après sa réélection attendue à l'Assemblée nationale, c'est le conseil régional qu'il devrait viser.
Il n'en perd pas pour autant la main médicale et revendique son ancrage dans la vie active : il exerce une journée par semaine au sein de la clinique familiale de rééducation fonctionnelle neurologique, qu'il a transformée en « premier centre de réveil pour traumatisés crâniens en France ». Il est également gestionnaire de cet établissement et ancien responsable local de la Fédération intersyndicale des établissements d'hospitalisation privés (FIEHP qui a fusionné, il y a quelques mois, avec l'Union hospitalière privée pour créer la Fédération d'hospitalisation privée - FHP -) ; il dénonce avec fougue « la discrimination entre le public et le privé » et le manque de moyens dont disposent les cliniques, une politique qui pénalise les patients, dit-il.
... et de la médecine libérale
Comme médecin et comme premier adjoint au maire, il critique l'état dans lequel se trouvent les grands hôpitaux, comme ceux de Marseille, et notamment les urgences qui sont, à ses yeux, « la base de l'hôpital » car elles alimentent la plupart des autres services. « Le temps est révolu, dit-il, où nous nous battions pour entrer au SAMU contre trois francs six sous. Si l'on veut apporter aux malades le secours qu'ils sont en droit d'attendre, il faut plus de moyens, plus de personnel et de meilleures conditions de travail pour les médecins. »
Parallèlement, le sort des médecins de ville ne peut le laisser indifférent : ses confrères ne cessent de le relancer pour qu'il se fasse leur porte-parole. A l'époque du plan Juppé, la tâche a été rude. « Ils m'envoyaient leur carte d'électeur avec des mots doux », raconte-t-il. A charge pour lui d'affirmer sa solidarité, et de dire à ses amis politiques tout le mal qu'il pensait des ordonnances Juppé : « J'ai pondéré l'effet de nuisance de ce système de sanctions en expliquant aux médecins qu'il valait mieux qu'ils aient un allié à l'intérieur. » Et s'il ne l'a pas claironné dans les médias, c'est, dit-il, parce que « le linge sale se lave en famille » et que « Juppé était tout de même le Premier ministre d'une majorité gouvernementale que je défendais ».
Sa fidélité, c'est aujourd'hui au sein de l'union de la droite qu'il la démontre. « Une union qui n'a rien de nouveau pour moi, car je la pratique depuis 1992 aux côtés de Jean-Claude Gaudin à la mairie de Marseille », rappelle-il . Une union qui devrait lui permettre de remporter ce qu'il appelle « le quatrième tour de la campagne électorale ». D'autant plus qu'en face « il n'y a plus de chefs, plus de projets, plus de programmes » et qu'il a déjà remporté cette circonscription dans des contextes plus difficiles, « quand mon opposition à la gauche et au Front national n'étaient pas des atouts » et que « les Français n'avaient pas encore rejeté la cohabitation, comme ils le font maintenant ».
A 43 ans, Renaud Muselier estime ne pas avoir « vocation à rester toute sa vie dans l'opposition ». Au-delà des problèmes locaux qui font que « Marseille a besoin d'alliés au gouvernement » (notamment pour défendre le projet Euroméditerranée qui lui est cher et qui vise à faire de Marseille la capitale de l'Europe du Sud), il entend contribuer activement à donner « une majorité au président ».
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