Marlene au musée

Publié le 10/06/2003
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Cinéma

C'est à Paris que Marlene Dietrich avait élu domicile à la fin de sa vie longue (1901-1992) et bien remplie. La ville où elle a passé dix-sept ans lui rend hommage avec une grande exposition, du 14 juin au 12 octobre, et en baptisant à son nom une place du XVIe arrondissement.

Avec l'exposition, réalisée en collaboration avec le Filmmuseum de Berlin, où est conservée la collection de Marlene Dietrich, le musée Galliera veut célébrer son « élégance inclassable, si souvent imitée et pourtant jamais égalée et mettre en lumière cette culture de l'apparence qu'elle a portée à son paroxysme ».
Marlene a créé son propre mythe, a commencer par son prénom, elle qui s'appelait Maria Magdalena. A continuer, surtout, par le contrôle de tous ses costumes et l'invention d'un maquillage qui accuse les lignes de force de son visage. Son image à l'écran et dans la vie se mêlent, comme s'attache à le montrer l'exposition : elle utilise pour ses rôles des pièces de sa garde-robe, elle porte à la ville des vêtements créés pour l'écran.
Marlene naît, on le sait, avec Joseph von Sternberg : elle tourne 6 films avec lui, incarnant une femme à l'érotisme froid, auréolée de mystère, garçonne, androgyne ou femme fatale. De « l'Ange bleu » à « la Femme et le pantin » en passant par la merveilleuse « Impératrice rouge », on peut suivre la transformation.
Après la rupture avec Sternberg, Marlene fait évoluer son image vers plus de féminité, sous le regard de Borzage, Lubitsch, Tay Garnett, entre autres, ou de photographes comme Edward Steichen ou Cecil Beaton.
Pendant la guerre, devenue américaine en 1937, elle chante pour les soldats (« Lily Marlene »). Ce qui la conduira, dans les années cinquante, à abandonner le cinéma pour la scène. Elle donne des récitals dans le monde entier (à Paris en mai 1962, notamment) et pour son tour de chant porte une robe que l'on coud sur elle.
Le musée Galliera présente plus de 250 pièces, vêtements ou accessoires portés par la star des années 1930 aux années 1970 : des robes signés des plus grands costumiers d'Hollywood (Travis Banton, Jean Louis, Irene) et de très célèbres couturiers (Schiaparelli, Dior, Chanel...). La scénographie de l'exposition joue sur la confrontation de la garde-robe privée et de la garde-robe professionnelle, surtout évoquée par des photos et des images de films.

Un cycle de films

Les films eux-mêmes on pourra en voir une douzaine jusqu'au 26 juin à l'Institut Goethe, avec le cycle « Marlene Dietrich, une légende en images ». Entre autres, « Martin Roumagnac », où Marlene a pour partenaire Jean Gabin, projection précédée de la lecture de la correspondance amoureuse entre l'actrice et Erich Maria Remarque, Josef von Sternberg, Mercedes da Costa ou Ernest Hemingway, ainsi que de télégrammes et de... ses recettes de cuisine préférées (le 16 juin). Et aussi, entre autres, « la Maison des sept pêchés », « l'Ange bleu », « Blonde Vénus », « Shanghai Express » et « Désir », le 26, en même temps qu'un documentaire de Maximilian Schell.

Musée Galliera, 10, avenue Pierre Ier de Serbie, 75116 Paris, tél. 01.56.52.86.00, www.paris.fr/musees/.
Institut Goethe, 17, Avenue d'Iéna, 75116 Paris, tél. 01.44.43.92.30, www.goethe.de/fr/.

Pour les enfants

L'exposition « Marlene Dietrich, création d'un mythe » est l'occasion pour le jeune public de découvrir des parcours pédagogiques originaux.
Un petit personnage nommé Ludo guide les 4-7 ans et les 7-9 ans à l'aide d'une planche de jeux, tout en images pour les plus petits, avec images et textes pour les plus grands. A partir de 9 ans, c'est une audioguide junior, avec commentaires et quizz, qui accompagne la visite, et un livret « Jouons avec Marlene Dietrich » permet de la prolonger à la maison.
Enfin, quatre bornes de jeux interactifs illustrent différents thèmes : les textiles, le maquillage, l'uniforme et les tenues de scène.

Renée CARTON

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7350