Pour Marie Humbert, Hervé Messager, avec son témoignage accusateur, fait acte de «méchanceté gratuite». D'abord, «comme kiné, explique-t-elle au “Quotidien”, il n'avait pas la compétence requise pour juger du degré de conscience de Vincent et sa capacité d'exprimer sa volonté d'en finir. Il était d'autant moins à même d'apprécier l'état mental de Vincent que, contrairement à ses affirmations, il n'a pas été le kiné de Vincent pendant deux ans, mais pendant moins de six mois, n'intervenant qu'une fois par semaine.»
«Ses affirmations sont démenties par toutes les expertises qui ont été effectuées sur mon fils: plusieurs psychiatres parisiens sont venus l'examiner ainsi que des membres du Comité consultatif national d'éthique qui ont été envoyés à Berck à la demande de Jacques Chirac. Tous ont confirmé dans leurs rapports que Vincent avait toute sa tête.»
«Pour ma part, ajoute Marie Humbert, j'ai fait l'objet de quatre expertises psychiatriques, et vous pensez bien que, s'ils avaient trouvé la moindre faille, les médecins se seraient empressés de le signaler à la justice. Et je n'aurais jamais bénéficié d'un non-lieu.»
La mère de Vincent Humbert se dit «dégoûtée», et ses enfants avec elle, par ce qu'elle ressent comme «une attaque personnelle ignoble». «J'ai mal au ventre d'entendre ça», confie-t-elle.
Son combat pour une nouvelle législation des fins de vie continue cependant. Marraine de l'association Faut qu'on s'active, que préside Vincent Léna, elle demande l'adoption d'un amendement à la loi Leonetti, pour légaliser ce qu'elle appelle l'exception d'euthanasie : «Quand la médecine se révèle complètement impuissante pour traiter un patient, qu'il puisse demander à partir en bénéficiant d'une assistance médicale et sans que soient mis en cause ses proches.» Ce que ses amis appellent l'amendement Vincent Humbert.
> CH. D.
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