Maria Callas, vingt-cinq ans après

Publié le 15/09/2002

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Classique

Née grecque de parents émigrés à New York, Maria Callas est poussée à chanter par une mère avide de succès. Elle a la chance à son retour en Grèce d'avoir comme professeur la grande chanteuse espagnole Elvira de Hidalgo, partenaire de Caruso et Chaliapine. C'est à 18 ans qu'elle débute sur scène, à Athènes, dans une opérette de Suppé. Vite engagée par ce théâtre, elle y attend la fin de la guerre pour commencer une grande carrière, non en Amérique où elle est revenue comme elle le souhaite, mais en Italie, comme le lui a prédit De Hidalgo en 1947, avec des débuts fracassants à Vérone dans « la Joconde » de Ponchielli. Suivent une série de rôles qui la mènent au théâtre Alla Scala de Milan, où elle chante en 1951 « les Vêpres siciliennes » de Verdi, puis « Norma », « Macbeth » et « le Trouvère ».

Le monde n'est plus assez grand pour ce soprano au chant inclassable, à la fois colorature et dramatique, et à l'incroyable versatilité vocale, dont la vie privée et les caprices nourrissent la presse people. Partout elle suscite polémiques et passions ! Le milieu des années cinquante la trouve au faîte de sa gloire avec des rôles mythiques comme « Lucia de Lammermoor », « Alceste » et « la Traviata ».
Avec dix rôles à son répertoire, Verdi est le compositeur qu'elle a le plus chanté sur scène, où son art a culminé à cette époque. Il est malheureux que la télévision n'ait pas rempli sa mission en filmant cette artiste au physique bouleversant de tragédienne et au talent scénique singulier, car seul persiste un deuxième acte de « Tosca », un des rôles qui l'ont fait entrer dans la légende. Heureusement, sa carrière au disque, qui débute alors, est un cas particulier dans l'histoire de l'opéra. Elle y chante tous les rôles de sa légende pour des générations futures toujours renouvelées.
La fin de vie de Maria Callas est occupée par de rares concerts et par l'enseignement du chant (les fameuses master class de New York qui ont donné sujet à la pièce du même nom), mais elle ne se remit jamais vraiment d'avoir dû quitter la scène si brutalement. Elle est morte à Paris dans un isolement tragique le 16 septembre 1977.

Olivier BRUNEL