YVAN ATTAL est le candidat. Il a remplacé au pied levé l'homme choisi par son parti, brutalement empêché par la maladie. Après un premier tour décevant, le candidat s'enferme avec ses conseillers pour préparer le débat télévisé qui pourrait se révéler crucial.
Même si le film sort opportunément à la veille d'une élection importante, même si les situations et les échanges entre les personnages ont la sonorité du réel, Niels Arestrup n'a pas voulu faire oeuvre politique, et encore moins démonstrative. Au départ, c'est juste une image, celle d'une grande berline noire avançant vers une propriété qui s'est imposée à lui ; il a écrit une histoire puis, des discussions avec le producteur, est née l'idée qu'il fasse lui-même la mise en scène. Comédien d'expérience, qui a tenu au théâtre de très grands rôles et s'est illustré aussi au cinéma (avec récemment « De battre mon coeur s'est arrêté », qui lui a valu le césar du meilleur second rôle), Arestrup s'intéresse au rapport de l'individu et du groupe et à l'importance de l'image, du spectacle, qui laisse peu de place à la liberté d'être soi.
Alors son candidat – qui n'est pas loin d'être une marionnette dont quelques-uns tirent les ficelles, en se les disputant d'ailleurs – il va le montrer hésitant et finalement se révoltant, dans la marge étroite de manoeuvre qui lui est laissée.
« Le Candidat » est aussi un peu un thriller, avec sa part de mystère et de rebondissements. Et c'est peut-être là la seule faiblesse du film. Un rythme un peu ralenti, à l'unisson des hésitations du personnage mais pas des attentes du spectateur.
Autour d'Yvan Attal, convaincant, Arestrup a réuni une belle distribution aux talents divers, de Guillaume Gallienne à Maurice Bénichou en passant par Clotilde de Bayser, Laurent Greville ou la belle Stefania Rocca. Distribué dans une centaine de salles seulement dans toute la France, « le Candidat » n'aura peut-être pas le temps de trouver son public. Ce serait dommage. > R. C.
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