ALIMENT SANTE
La pomme est le fruit le plus consommé en France, ainsi qu'en Europe et aux Etats-Unis. Dans notre pays, chaque habitant en consomme en moyenne 12 kg par an : cela équivaut à une grosse pomme par semaine et par personne. C'est déjà ça, mais ce n'est pas encore suffisant. Surtout que ce n'est pas le choix qui manque. De nombreuses variétés se succèdent tout au long de l'année sur les étals.
De nombreuses vertus
Plusieurs études ont, ces dernières années, confirmé ses vertus suspectées depuis longtemps, puisque, selon le dicton bien connu : « An apple a day keeps the doctor away » (une pomme par jour éloigne le médecin).
La pomme présente un apport énergétique modéré : 85 kcal pour un fruit de taille moyenne, qui proviennent en grande partie des glucides, du fructose essentiellement, qui entraîne une hyperglycémie postprandiale moindre qu'avec la plupart des autres sucres.
« Ces dix dernières années, les travaux des Drs Girault à Angers, Sicard à Toulouse, et Héraut à Marseille ont ainsi montré qu'une alimentation riche en pommes (au moins trois pommes par jour) améliorait non seulement la tolérance glucidique, mais avait un impact intéressant sur le métabolisme lipidique, a rappelé, lors des Entretiens de Bichat, le Dr Christian Demigné, grâce notamment à l'effet conjugué des fibres et des polyphénols. »
Une pomme de 150 g apporte entre 3 et 4 g de fibres, selon les cas, ce qui représente 10 à 15 % de l'apport journalier préconisé. Elle contient deux types de fibres : les fibres solubles - dont la pectine - qui gonflent le bol alimentaire, stimulent la fermentation symbiotique intestinale et protègent les cellules du côlon, et les fibres non solubles majoritaires. « Ces fibres modifiant la viscosité des contenus digestifs peuvent altérer, a expliqué le Dr C. Rémésy, la biodisponibilité des nutriments apportés par d'autres aliments, en particulier celle des lipides. Ces effets peuvent passer par le ralentissement de l'activité de la lipase, l'altération de la stabilité des micelles ou bien l'absorption de sels biliaires.
« Le ralentissement de l'absorption des acides gras peut se traduire par une modification du profil des lipoprotéines riches en triglycérides venant de l'intestin, ainsi que de leur potentiel athérogène », a-t-il poursuivi.
Une action antioxydante
Quant aux polyphénols présents dans la pomme, ils se décomposent en plusieurs catégories tels que les flavonols, les hydroxycinnamates, les dihydrochalcones et les procyanidines, etc. Leur quantité varie considérablement d'une variété à l'autre : atteignant jusqu'à 8 à 10 g/kg dans certaines variétés à cidre, leur taux moyen est compris entre 0,5 à 2 g/kg parmi les pommes de table.
Les chercheurs de l'université de Cornell (Etats-unis), dont l'étude est parue en juin 2000 dans la revue « Nature », ont montré que le potentiel antioxydant contenu dans 100 g de pomme non pelée était équivalent à 1 500 mg de vitamine C. Ainsi, l'association des principaux composés antioxydants - flavonoïdes et vitamine C - semble réduire de manière significative la croissance des cellules cancéreuses hépatiques et coliques, en luttant contre la production de radicaux libres. La pomme apporte en effet des quantités non négligeables de vitamine C (12 mg pour 100 g), c'est-à-dire qu'une grosse pomme peut fournir près du quart des AJR), mais aussi de l'acide folique (7,5 mg/100 g) et l'alpha-tocophérol (50 mg pour 100 g).
En ce qui concerne les minéraux et les acides organiques, citons le potassium (K), présent en quantité relativement importante au sein de la pomme : de 120 à 140 mg/100 g. La consommation de 300 g de pomme apporte près de 400 mg de K, pour un apport journalier conseillé de 2 à 3 g par jour. Ce sel organique de K participe au contrôle acido-basique à long terme de l'organisme, qui dépend largement de notre alimentation. La consommation assidue de pommes pourrait par ce biais avoir un impact favorable en cas d'acido-cétose, avec un intérêt particulier pour le diabétique.
« L'analyse des composants nutritionnels de la pomme permet donc de comprendre une partie de ses vertus alléguées, qui ne peuvent néanmoins s'exprimer que dans le cadre d'une ration quotidienne correctement équilibrée, a tenu à souligner Christian Demigné, notamment en fruits et légumes. »
D'après la communication du Dr Christian Demigné (INRA de Theix aux Entretiens de Bichat), lors d'une session organisée par l'APRIFEL, avec la participation de la Section nationale pomme.
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