Une étude suédoise révèle que le récepteur bêta aux estrogènes joue un rôle dans la régulation de la prolifération et de la différenciation des cellules souches sanguines, chez la souris. En l'absence de ce récepteur, les animaux développent une pathologie similaire à la leucémie myéloïde chronique (LMC) humaine.
Cette découverte permet non seulement de fournir un nouveau modèle animal pour la LMC, mais elle pourrait aussi déboucher sur le développement de stratégies thérapeutiques innovantes.
Un rôle des estrogènes dans le contrôle de l'hématopoïèse ayant été suggéré auparavant, Shin et coll. ont décidé d'étudier des souris chez lesquelles le gène codant pour le récepteur bêta aux estrogènes avait été inactivé. A l'âge de 1 an et demi, ces souris ont développé une hyperplasie myélogène au niveau de la moelle osseuse et une granulocytose au niveau du sang. Une analyse histologique de leur foie et de leurs poumons a également montré une infiltration massives de leucocytes, majoritairement des granulocytes mais aussi quelques lymphocytes B, dans ces organes.
Cytométrie de flux
Une analyse complémentaire des cellules de la moelle osseuses de ces animaux par cytométrie de flux a révélé une augmentation très significative du nombre et du pourcentage des granulocytes par rapport à des souris normales. En outre, l'étude de souris hétérozygotes, chez lesquelles un seul des deux gènes codant pour le récepteur bêta aux estrogènes a été inactivé, a montré qu'une expression de ce gène réduite seulement de moitié conduit, elle aussi, au développement de troubles myéloprolifératifs.
Ces observations démontrent l'existence d'un rôle, jusque-là ignoré, du récepteur bêta aux estrogènes dans la régulation de la prolifération et de la différentiation des cellules souches hématopoïétiques.
La mutation homozygote ou hétérozygote de ce récepteur entraînant chez la souris le développement de pathologies myéloprolifératives semblable à la LMC humaine, il est possible que l'altération de l'homologue humain de ce gène soit impliquée dans la pathogenèse de cette hémopathie.
Shim et coll. proposent que leurs souris mutantes deviennent un modèle de référence pour l'étude de la LMC humaine. Par ailleurs, ils suggèrent que l'action d'agonistes de ce récepteur soit testée dans le cadre de chimiothérapie de cette maladie.
G.-J. Shim et coll., « Proc Natl Acad Sci US A », édition en ligne avancée, à paraître sur www.pnas.org
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