La schizophrénie touche 24 millions de personnes dans le monde, dont environ 20 % récupèrent complètement après le premier épisode, rapporte le Dr P. Chue (Canada). De son côté, le Dr R. Emsley (Afrique du Sud) souligne l'importance d'un diagnostic à la phase précoce de la maladie et d'une prévention des rechutes, en sachant que la récupération peut être plus lente et la schizophrénie plus difficile à traiter.
Il est apparu que les antipsychotiques atypiques, tels que la rispéridone (disponible dans plus de 80 pays), sont plus efficaces sur les symptômes négatifs que les neuroleptiques conventionnels. Ils ont une incidence moindre sur les symptômes extrapyramidaux, ce qui facilite l'adhésion du patient au traitement.
Il ressort de l'étude FuturRis, conduite dans 11 pays sur cinq ans et portant sur 555 sujets atteints d'un premier épisode de schizophrénie, traités par rispéridone (en moyenne 2,8 mg/jour) ou halopéridol (2,6 mg/jour), que, même en utilisant la plus faible dose possible, la rispéridone réduit davantage le risque de rechute (42 % des patients) que l'halopéridol (55 %), avec 466 jours sans rechute contre 205 jours pour l'halopéridol. De plus, les cas de symptômes extrapyramidaux ont été de 20 à 38 % moins fréquents avec la rispéridone.
La première formulation de ce type
Outre les comprimés, la solution buvable ou les comprimés à dissolution rapide, la rispéridone est désormais disponible sous forme injectable d'action prolongée, Risperdal Consta. C'est la première formulation de ce type pour un antipsychotique atypique, associant l'efficacité et le meilleur profil d'effets secondaires aux bénéfices d'un maintien des concentrations plus stables et d'une administration toutes les deux semaines. Cette option thérapeutique est préférée par de nombreux patients.
Les premiers résultats de l'étude paneuropéenne StoRMi, en cours, montrent que les patients atteints de schizophrénie peuvent facilement passer de leur traitement antipsychotique antérieur à Risperdal Consta (sans étape préalable par la rispéridone orale). L'amélioration des symptômes tant positifs que négatifs est non seulement maintenue mais accrue chez certains patients.
Risperdal s'est montré également efficace dans la réduction des symptômes de manie aiguë chez les sujets atteints de trouble bipolaire, cela dès la première semaine suivant le début du traitement. Rapportons une étude qui s'est déroulée sur 12 semaines, portant sur 438 patients souffrant d'un épisode maniaque et comparant la rispéridone (1-6 mg/jour), l'halopéridol (2-12 mg/jour) et un placebo (seulement pendant 3 semaines). Une réponse au traitement (échelle YMRS) a été obtenue par 48 % des patients sous rispéridone, 47 % du groupe halopéridol et 33 % sous placebo. Parmi ces patients, 50 % ont achevé les 12 semaines de traitement en double aveugle contre 39 % du groupe halopéridol, les effets secondaires étant la principale raison de l'arrêt du traitement.
Amélioré les symptômes de dépression
Il est reconnu que l'un des risques potentiels associés au traitement de la manie est le déclenchement d'une dépression : dans cette étude, la rispéridone a amélioré les symptômes de dépression tandis que l'halopéridol ne les a améliorés qu'à certains moments. Comme l'a rappelé le Dr Allan Young (Royaume-Uni), les neuroleptiques classiques sont tolérés de façon médiocre par les patients atteints de troubles bipolaires et posent problème pour un traitement à long terme. « Les données de plusieurs études montrent que la rispéridone administrée en monothérapie ou en association à des stabilisateurs de l'humeur peut soulager rapidement les épisodes maniaques, en présence ou non d'une psychose », observe-t-il.
Le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH) demeure l'une des pathologies psychiatriques les plus fréquentes chez les enfants de 6 à 12 ans. Sa prévalence (1 enfant sur 20 aux Etats-Unis) serait la même dans d'autres pays et cultures d'après une récente analyse de la littérature. Il s'agit d'une pathologie qui se poursuit à l'adolescence et même jusqu'à l'âge adulte et peut entraîner des difficultés d'adaptation sociale. Des recherches ont suggéré une altération de l'activité des circuits cérébraux impliqués dans l'attention. De nombreuses études ont confirmé la nécessité de recourir au traitement médicamenteux dans le cadre d'un programme comportant les volets comportemental, psychologique et pédagogique, note le Dr J. Buitelaar (Pays-Bas). Le méthylphénidate est utilisé avec succès (70 % de répondeurs) et avec une bonne tolérance dans le traitement du TDAH depuis plus de quarante ans. Toutefois, du fait de sa demi-vie courte (de 3 à 4 heures), l'enfant doit suivre son traitement en milieu scolaire. Une formulation du méthylphénidate à libération prolongée, Concerta LP (chlorhydrate de méthylphéninade), pouvant être administrée en une seule dose journalière, avec une efficacité maximale sur une période de 12 heures sans variations significatives, constitue une nouvelle avancée dans la prise en charge du TDAH.
Symposium organisé par les Laboratoires Janssen-Cilag dans le cadre du 16e Congrès du Collège européen de neuropsychopharmacologie à Prague.
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