Depuis 1999, l'institut Lilly s'est donné pour but de contribuer à « garantir à tous l'accès à des soins de qualité », notamment par le biais d'enquêtes, comme Villeneuve Santé, réalisé à Villeneuve-sur-Lot, commune du Sud-Ouest jugée représentative des principaux courants de la société française. Cette année, c'est « la santé au féminin » qui est au programme.
Une première consultation a eu lieu en juin dans le Lot-et-Garonne (plus de 10 000 réponses ont été analysées) pour savoir comment les femmes observent la santé et recherchent l'information. Pour comparer les résultats obtenus dans ce département avec le reste de la population, une enquête nationale a été menée tout récemment sur un échantillon de 1 055 femmes âgées de 15 ans et plus.
La maladie est en tête des préoccupations des femmes (58 %), avant l'insécurité (39 %), les problèmes liés à l'environnement (28 %), les problèmes d'argent (27 %) et la solitude (25 %). Le vieillissement est davantage redouté dans le Lot-et-Garonne (57 % des femmes préoccupées), à la population il est vrai plus âgée, que dans l'ensemble de la France (33 %). En revanche, la hiérarchie des préoccupations est à peu près la même à propos de ce que l'on « perd » en vieillissant : perte d'énergie (48 %), dégradation de la santé (43 %), perte de l'indépendance (37 %), baisse de forme (36 %) et des capacités intellectuelles (26 %). De même pour les atouts du vieillissement, à savoir le recul par rapport aux choses (57 %), le temps pour s'occuper de soi (40 %) et des autres (23 %).
La maladie qui inquiète le plus les femmes, sur tout le territoire, est le cancer (cité par 76 % des femmes), suivi par la maladie d'Alzheimer (61 %), puis, loin derrière, par les maladies cardio-vasculaires (36 %), qui, pourtant, demeurent la première cause de mortalité dans les pays industrialisés. Ensuite, l'ordre est différent au niveau national et dans le Lot-et-Garonne : les femmes citent davantage la maladie de Parkinson (27 % contre 15 %), le diabète (12 % contre 8 %), mais moins la dépression (24 % contre 28 %), l'ostéoporose (16 % contre 23 %) ou l'incontinence urinaire (6 % contre 14 %). A noter que les femmes souhaiteraient davantage d'information en particulier sur les cancers (56 %) et la maladie d'Alzheimer (54 %).
Le généraliste en tête pour l'information
S'il est admis que la plus grande part de l'information sur la santé vient des médias, l'enquête réserve des surprises. En effet, lorsque les femmes ont besoin d'informations, elles se tournent en priorité vers leur médecin généraliste (78 % au niveau national, 86 % en Lot-et-Garonne) ou vers un spécialiste (respectivement 22 et 32 %), alors que seulement 6 % dans l'enquête nationale et 15 % dans le Lot-et-Garonne préfèrent se tourner vers les médias. Les vecteurs d'information préférés sont les brochures distribuées dans les cabinets, les pharmacies ou au domicile (85 % des femmes). Outre le besoin d'explications claires et vulgarisées, et donc faciles à comprendre, les femmes se disent intéressées (85 %) par une information personnalisée sur ce qu'elles peuvent faire en matière de prévention des risques et des maladies. Comme le souligne l'institut Lilly, les actions d'information devraient intégrer la dimension locale et tenir compte des attentes des femmes selon leur région d'origine.
Pour le Dr Michèle Lachowsky (hôpital Bichat, Paris), qui préside le Comité national de « Santé au féminin », « les femmes restent les gardiennes de la santé de leur famille (dans toutes les classes sociales) et se préoccupent à la fois de la mauvaise et de la bonne santé, peut-être parce qu'elles sont amenées à une plus grande écoute des signaux de leur corps et à une appropriation de leur santé très différente de celle de hommes ».
Conférence de presse organisée par l'institut Lilly, dans le cadre de la 4e édition du Salon Forme et Santé, sous le haut patronage du Conseil départemental de l'Ordre des médecins de la ville de Paris.
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