Maladie de Parkinson : Otrasel 1,25 mg, galénique originale de la sélégiline

Publié le 20/05/2002
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La maladie de Parkinson idiopathique est une affection neurodégénérative, lentement évolutive, qui apparaît le plus souvent vers l'âge de 60 ans. Elle atteint essentiellement les neurones dopaminergiques situés dans le locus niger par un processus dégénératif d'origine encore inconnue. Cette atteinte des neurones dopaminergiques de la voie nigrostriée est responsable d'un déficit progressif en dopamine dans le striatum.

Aujourd'hui encore, la L-dopa reste le traitement symptomatique de référence. Il s'agit d'un précurseur métabolique de la dopamine, capable de traverser la barrière hémato-méningée pour aller vers les noyaux gris centraux où elle est décarboxylée en dopamine.

Une variabilité clinique et évolutive

Les premiers symptômes apparaissent de façon insidieuse, avec souvent un tremblement de repos unilatéral (un tiers des cas) ou des troubles de l'écriture, puis progressivement l'installation d'une akinésie et d'une hypertonie plastique. Ces signes s'accentuent peu à peu en même temps qu'ils s'enrichissent de nouveaux troubles au cours de l'évolution.
Au début, akinésie, tremblement et hypertonie dominent le tableau clinique, puis apparaissent des fluctuations et des dyskinésies, une instabilité posturale, des troubles neurovégétatifs (hypotension, troubles urinaires, troubles de la salivation...), des troubles psychiques (anxiété, tendance dépressive), des troubles cognitifs, des hallucinations... avec une séquence d'apparition et de progression propre à chaque patient.
Une fois traités, les patients vivent en moyenne de trois à cinq ans de « lune de miel » au cours desquels la L-dopa et les agonistes dopaminergiques procurent une amélioration très satisfaisante. Apparaissent ensuite plusieurs complications : des mouvements anormaux et des fluctuations d'efficacité (70 % des cas après sept ans de traitement), puis plus tardivement un déclin d'efficacité souvent marqué par des chutes qui annoncent l'aggravation. Dans 20 % des cas, les patients évoluent vers une détérioration intellectuelle.
Pour tenter de retarder la survenue de ces complications, de véritables stratégies thérapeutiques à long terme ont été établies, utilisant de façon séquentielle les différentes familles d'anti-parkinsoniens : L-dopa, traitement de référence dans la maladie de Parkinson, agonistes dopaminergiques, IMAO-B (inhibiteurs de la monoamine oxydase de type B), COMTS (Inhibiteurs de la catéchol-O-méthyltransférase, anticholinergiques et amantadine).
Cependant, la maladie de Parkinson varie d'un malade à l'autre et elle est différente dans sa présentation clinique (formes tremblantes, formes akinéto-hypertoniques), sa progression, la réponse au traitement et les complications évolutives. Le traitement doit donc être choisi et adapté à chaque patient avec un objectif : apporter le meilleur confort le plus longtemps possible.

Les inhibiteurs enzymatiques

Le concept sous-jacent au développement des inhibiteurs enzymatiques était de prolonger l'effet thérapeutique de la L-dopa en inhibant les enzymes participant à sa dégradation.
La monoamine oxydase a été la première cible thérapeutique dans ce domaine, aboutissant à la commercialisation de la sélégiline (Deprenyl), inhibiteur non compétitif sélectif de la MAO B.
Son intérêt dans la maladie de Parkinson réside dans la possibilité de renforcer l'action de la L-dopa en augmentant et surtout en prolongeant les taux plasmatiques de dopamine.
La sélégiline est rapidement absorbée par voie orale. Cependant, sa biodisponibilité est faible en raison d'un intense effet de premier passage hépatique : cinq métabolites sont identifiés, dont la L-desméthysélégiline et la L-méthylamphétamine, qui est métabolisée en L-amphétamine.
Otrasel 1,25 mg (IMAO-B supradisponible), lyophilisat oral de chlorhydrate de sélégiline, récemment commercialisé, est une nouvelle forme galénique particulièrement originale de sélégiline qui s'administre par voie sublinguale, sans nécessité d'absorption concomitante d'une boisson.
Cette nouvelle forme galénique empêche la dégradation de la sélégiline lors du premier passage hépatique : 90 % des métabolites n'apparaissent pas à la dose de 1,25 mg.
En l'absence de premier passage hépatique, les concentrations plasmatiques de la forme lyophilisat oral de chlorhydrate de sélégiline (Otrasel, IMAO-B supradisponible) sont plus stables, procurant ainsi une efficacité optimisée.

Conférence de presse organisée par le Laboratoire Céphalon, avec la participation du Pr Hervé Allain (hôpital de Pontchaillou, Rennes) et du Dr Marc Ziegler (hôpital Léopold-Bellan, Paris).

Dr Micheline FOURCADE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7128