Avoir fait des études supérieures permettrait de limiter les signes dégénératifs liés à une maladie d'Alzheimer, en raison des possibilités de neuroplasticité induites par le travail d'apprentissage. C'est la conclusion d'une étude mise en place par le Dr David Bennett dans le cadre d'un essai plus général, « The Religious Orders Study », coordonné par l'Institut national du vieillissement (NIA) américain.
Dans cette étude, publiée le 24 juin dans « Neurology », 130 sujets, tous religieux et présentant des troubles cognitifs, ont subi des tests spécifiques dans les huit mois précédant leur décès. Ces études prenaient en compte dix-neuf appréciations des capacités cognitives (mémoire, rapidité de perception de l'information, habilité visio-spatiale...). Les résultats ont été comparés à l'évaluation initiale. L'ensemble de ces données a été corrélé au degré d'éducation initiale, notion évaluée à l'entrée dans la cohorte.
L'une des particularités de l'étude était que les religieux des deux sexes faisaient don de leur corps à la science. Grâce à cela, les résultats ont été confrontés à l'examen anatomopathologique post mortem (recherche de plaques amyloïdes et d'enchevêtrement neuro-fibrillaires).
« Dans cette étude, nous avons pu montrer que la relation entre le nombre de plaques amyloïdes et les performances cognitives est influencée par le niveau d'éducation : pour un nombre de plaques constant, le niveau cognitif est meilleur si la personne atteinte possède un niveau d'éducation supérieur », indique le Dr David Bennett. Exemple : une femme de 84 ans indemne de tout signe de maladie d'Alzheimer et ayant suivi des études supérieures présentera un score cognitif de 98,1, alors qu'une femme du même âge n'ayant pas dépassé le niveau élémentaire présentera un score de 96,8 ; si ces deux personnes sont atteintes d'une forme de maladie d'Alzheimer accompagnée de l'apparition de 18 plaques amyloïdes, ces scores passeront respectivement à 96,2 (perte de 2 points) et 82 (perte de 14 points).
Cette association n'a pas été retrouvée lorsque l'anomalie histologique étudiée était le nombre d'enchevêtrements neurofibrillaires.
Pour les auteurs, « cette notion pourrait être en rapport avec la mise en place de phénomènes de neuroplasticité au cours des années d'éducation et la possibilité de faire appel à un de ces mécanismes, même à distance des procédures d'apprentissage ».
Maladie d'Alzheimer : l'atout « études supérieures »
Publié le 24/06/2003
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Dr Isabelle CATALA
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7360
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