Les peptides bêta-amyloïdes, sont les composants majeurs des plaques amyloïdes des patients atteints de maladie d'Alzheimer. Ils sont synthétisés à partir d'un précurseur de grande taille, l'APP (Amyloid Precursor Protein) sous l'action de deux enzymes séquentielles : la bêta secrétase et la gamma secrétase.
Depuis quelques années, il existe une controverse sur le rôle des présinilines dans la formation des peptides bêta-amyloïdes. Pour certains les présinilines apparaîtraient comme des facteurs indispensables à cette transformation biologique et pourraient même être considérées comme un composant enzymatique essentiel. Pour d'autres chercheurs elles seraient en tout point équivalentes à la gamma secrétase et pourraient donc être confondues.
Cette dernière hypothèse implique une limitation de l'action thérapeutique sur les présinilines en raison de leur double rôle possible : métabolisme de la protéine bêta-amyloïde et activité du récepteur transmembranaire ubiquitaire Notch.
Le travail du Dr Frédéric Checler et coll. (Nice), publié dans « Nature Cell Biology » de mai, devrait mettre fin à la controverse. Il montre que la préséniline et la gamma secrétase représentent deux enzymes distinctes et qu'il est donc envisageable de bloquer de façon exclusive l'effet des présénilines sans agir sur la protéine Notch (impliquée dans la différenciation cellulaire, la réponse au stress...).
Une molécule développée par les pharmacologues niçois (un inhibiteur JLK) se révèle active sur la formation des peptides bêta-amyloïdes sans présenter d'effet délétère immunologique lié au blocage de la protéine Notch.
Outre la satisfaction intellectuelle d'avoir élucidé les fonctions pathologiques et physiologiques des présénilines, concluent les auteurs, la connaissance de ces processus est d'importance dans les tentatives de ralentissement ou de prévention de la neurodégénérescence liée à la protéine bêta amyloïde caractéristique de la maladie d'Alzheimer. Des essais chez l'animal vont pouvoir débuter.
Agnès Petit et coll., « Nature Cell Biologye, vol. 3, mai 2001, pp. 507-511.
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