Insulinothérapie fonctionnelle du diabète de type 1
L'EQUILIBRE GLYCEMIQUE passe par un contrôle de la glycémie à jeun mais aussi postprandiale. Pour atteindre les recommandations (hémoglobine glyquée [HbA1c] inférieure à 6,5 %), l'insulinothérapie doit être très personnalisée et intensive, notamment en période postprandiale.
L'insulinothérapie fonctionnelle a pour objectif de permettre au patient de s'adapter le plus facilement possible aux situations de la vie concernant les horaires, l'alimentation et l'activité physique. Elle nécessite une autosurveillance régulière, une bonne connaissance de son diabète et des mécanismes d'adaptation de l'insuline.
Pour être efficace, une insulinothérapie fonctionnelle nécessite une insulinémie basale stable permettant d'obtenir une glycémie à jeun le plus proche possible de la normale. Cela est rendu faisable grâce à la mise à disposition d'insuline ayant une durée d'action longue et stable dans le temps. C'est le cas de l'insuline Glargine et de l'insuline Detemir.
Ces insulines permettent l'obtention d'un meilleur équilibre glycémique, comparativement aux traditionnelles injections de NPH, avec moins de prise de poids pour l'insuline Detemir (Hermansen), moins d'hypoglycémies et une amélioration des paramètres métaboliques avec l'insuline Glargine (Richter). Dans une étude menée chez 247 patients traités antérieurement par NPH, les auteurs observent une amélioration du contrôle glycémique avec Glargine.
Ces insulines injectées une fois (Glargine) ou une ou deux fois (Detemir) par jour permettent d'obtenir une insulinémie basale relativement stable pour les périodes interprandiales.
Au moment des périodes prandiales, une injection d'insuline d'action rapide est nécessaire.
Les analogues rapides de l'insuline ont montré une efficacité supérieure à celle de la traditionnelle insuline rapide en agissant plus rapidement et de manière plus intense, ce qui permet de bien compenser des excursions glycémiques postprandiales, avec moins de risque d'hypoglycémies secondaires.
Un nouvel analogue d'insuline rapide, l'insuline Glulisine, confirme cet intérêt avec moins d'hypoglycémies nocturnes quand on l'a compare à l'insuline rapide traditionnelle.
Un équilibre proche des recommandations.
On obtient ainsi des schémas avec une injection d'insuline lente basale associée à une injection d'analogue rapide d'insuline à chaque repas. Ces multiples injections et une autosurveillance régulière permettent aux diabétiques d'obtenir un équilibre proche des recommandations.
Une alternative se présente aux injections d'analogue rapide de l'insuline dans le diabète de type 1 : les insulines inhalées et les insulines orales.
Les insulines inhalées arrivent au stade de précommercialisation, de nombreux produits étant en développement.
Quelle que soit la technologie, l'insuline est inhalée par l'intermédiaire d'appareils ressemblant à ceux utilisés dans l'asthme et est diffusée au niveau des alvéoles pulmonaires.
Globalement, ces insulines inhalées se comportent comme des analogues rapides de l'insuline avec une durée d'action plus rapide et plus courte, ce qui peut être particulièrement utile en période préprandiale. Elles peuvent être utilisées chez les diabétiques de type 2 et chez les diabétiques de type 1.
Sur les valeurs de l'hémoglobine glyquée, l'insuline inhalée a des résultats comparables à ceux de l'insuline sous-cutanée.
L'autre possibilité est l'insuline orale. Cette insuline est liée à des composés évitant la dégradation digestive et permet une baisse de la glycémie postprandiale dans les premiers essais menés chez des diabétiques de type 1. Le développement de ce type d'insuline est encore très préliminaire comparé à celui des insulines inhalées.
L'adaptation de l'insulinothérapie chez les diabétiques de type 1 va devenir plus sophistiquée et personnalisée avec une autosurveillance accrue et une adaptation des thérapeutiques en fonction du mode de vie.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature